Les forces gouvernementales tchadiennes ont remporté une « victoire nette » sur les rebelles venus du Soudan lors des affrontements des derniers jours, a affirmé, hier, une source militaire française à N'Djamena, estimant que les combats étaient « dans une phase finale ». « Je crois qu'on peut dire qu'on est dans une phase finale dimanche (hier). C'est une victoire nette de Deby. Les rebelles rebroussent chemin », a affirmé cette source militaire française. « Il y a une reconcentration de colonnes (de rebelles) dans le sud-est, le long de la frontière », qui semble indiquer que la rébellion quitte le pays, a expliqué cette source. « La situation devrait revenir au calme », a-t-elle ajouté. La France compte 1100 soldats stationnés au Tchad dans le cadre du dispositif Epervier, opération française lancée en 1986 au titre d'un accord bilatéral. Ce dispositif fournit notamment à l'armée tchadienne des renseignements obtenus par surveillance aérienne. « L'armée tchadienne s'est montrée très organisée. C'était digne d'une armée moderne. Elle a été très organisée et a opéré de manière séquentielle », a analysé cette source. « Ils ont su attendre et ne se sont pas précipités. C'était réfléchi. Ils ont attendu de comprendre ce que voulait faire l'ennemi et quand ils ont compris, ils leur sont tombés dessus. Ils ont su canaliser l'adversaire », a encore commenté ce militaire français. Hier matin, un membre de l'Union des forces de la résistance (UFR, coalition des principales factions de la rébellion) avait assuré que l'offensive rebelle n'était pas finie. « Ce n'est pas fini. Nous nous regroupons, on s'occupe des blessés, on se prépare. La situation est calme ce matin, mais vous verrez ça va reprendre », a affirmé cette source. Samedi, le ministre tchadien de la Défense par intérim, Adoum Younousmi, a estimé que le Tchad avait remporté une « victoire décisive » sur les rebelles jeudi et vendredi. Le gouvernement a avancé le bilan de 247 morts (225 rebelles, 22 militaires) et 212 insurgés capturés jeudi et vendredi après les combats au sud d'Abéché, grande ville stratégique de l'est du pays à plus de 600 km de la capitale. « N'Djamena peut dire ce qu'elle veut mais ce n'est pas terminé. Les bilans donnés par les autorités sont faux », a répliqué la source de l'UFR. « La situation est calme ce matin, mais vous verrez ça va reprendre », a-t-elle encore ajouté. Les rebelles venus du Soudan sont entrés au Tchad le 4 mai avec pour objectif affirmé de prendre N'Djamena et de renverser le président tchadien Idriss Deby Itno. A l'exception de samedi, des combats ont eu lieu quotidiennement depuis le début de l'offensive. Selon le ministre de la Défense, les rebelles seraient « 3 à 4000 hommes avec 300 à 400 véhicules ». Les rebelles affirmaient ces derniers jours disposer du double de véhicules.