Le mercure a atteint, lors du week-end, un pic historique jamais égalé au niveau des Hauts-Plateaux sétifiens et ce, depuis trente ans. Ainsi, les services de la météo avaient enregistré moins 11 degrés Celsius à Sétif-ville, située à 1000 m d'altitude. Cette vague de froid sibérien accompagnée de fortes chutes de neige, qui ont couvert les monts des Babors, de Megress et de Tachouda culminant à plus de 1800 m d'altitude d'un manteau blanc, dont l'épaisseur dépasse en nombreux endroits 1,5 m, a perturbé la circulation et la vie des citoyens des contrées enclavées du nord de la wilaya surtout. Ces derniers ont été coupés du reste du monde, 48 heures durant. Les équipes de déneigement s'activent pour ouvrir les chemins menant aux douars les plus reculés de Beni Ouartilane, Bouandas, Bougaâ et Guenzet, daïras ayant enregistré les plus fortes précipitations qui ont quelque peu perturbé la distribution du gaz butane au niveau de cette partie de la wilaya, en dépit de la disponibilité du produit à raison de 26 000 bouteilles/jour. Le verglas ayant mis son grain de sel a causé d'énormes préjudices aux voitures stationnées à l'air libre. Il a aussi causé des dégâts corporels aux piétons. Plus d'une centaine de blessés (fractures et lésions) ont été admis au service des urgences du CHU de la capitale des Hauts-Plateaux. Le froid a, selon une source digne de foi, fait dans la nuit du 25 janvier 2005 une victime du côté de Mechta El Daâfa, de la commune de Serdj El Ghoul (daïra des Babors). La victime était, nous dit-on, âgée de 46 ans. Pour éviter le pire, 19 SDF dont plusieurs enfants en bas âge, écumant les rues et placettes de Sétif, ont été mis au chaud. Les conditions climatiques ont poussé certains spéculateurs à booster les prix des fruits et légumes. Cette envolée risque de perdurer des jours durant car les services de la météo annoncent pour demain dimanche une autre tempête de neige qui toucherait les régions situées à plus de 500 m d'altitude. Celle-ci ne s'estompera qu'à la fin de la semaine en cours. Il convient, par ailleurs, de souligner que les administrations et les établissements scolaires ont connu des perturbations dans leur fonctionnement. Les titres de la presse nationale ont, à leur tour, pointé à cause des conditions climatiques des plus exécrables aux abonnés absents, mercredi et jeudi derniers.