Le centre de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) à Alger a condamné, dans un communiqué mis en ligne le 27 janvier 2005, les décisions de justice ayant frappé quatre quotidiens de la presse indépendante en les qualifiant de « dérive totalitaire visant à réduire définitivement les derniers espaces de la démocratie et de la liberté d'expression ». Cette décision est assimilée à « une suite logique de l'acharnement décidé au lendemain de l'élection présidentielle du 8 avril 2004 par certaines personnalités du gouvernement contre la presse libre en Algérie. Il y a de quoi s'inquiéter au plus haut point lorsqu'un parquet réclame dans son réquisitoire la suspension d'un journal et que des ministres décident de la tenue de procès contre des journaux au lieu et à la place des institutions », a déclaré le coordinateur du centre de la FIJ à Alger. Rappelons que la semaine dernière, le tribunal d'Alger a infligé une série de condamnations : les directeurs des quotidiens El Watan et El Khabar en conflit juridique avec le responsable de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) ont été condamnés à six mois de prison avec sursis et au versement d'amendes de plusieurs millions de dinars. Quant au Soir d'Algérie, le parquet a réclamé la suspension du titre pour six mois et son chroniqueur condamné à six mois de prison avec sursis assortis d'une amende pour « atteinte au chef de l'Etat ». L'ex-directeur de la publication du Soir d'Algérie et actuel président du Conseil de l'éthique et de la déontologie est également condamné. Selon les propos employés par la FIJ, ces faits témoignent d'« une nouvelle offensive de répression de la liberté d'expression ». La FIJ lancera une campagne pour aider ses affiliés dans leurs actions en faveur de la liberté d'expression, en encourageant les gouvernements à abandonner les projets de loi attribuant une nature pénale à la diffamation. Elle continuera en outre de soutenir les médias en Algérie.