A l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, la Fédération internationale des journalistes (FIJ) a lancé, hier, un nouvel appel « pour la décriminalisation des délits de presse en Algérie, l'annulation de toutes les condamnations pesant sur les journalistes et la libération de Mohamed Benchicou, l'ancien directeur de publication du Matin (...) ». Parallèlement à cet appel, la FIJ a organisé, le même jour, une réunion au sein du Parlement européen, sur l'invitation de Francis Wurz, député européen et président du Groupe GUE/NGL, pour rendre hommage à l'engagement des journalistes algériens et au lourd tribut payé par les professionnels de la presse face au terrorisme et en défense de la liberté d'expression. L'organisation de défense des droits des journalistes rappellera, à cette occasion, que « pas moins de 116 journalistes ont payé de leur vie leur engagement entre 1993 et 1997 ». « Cette journée est une marque de solidarité et d'hommage à la contribution des journalistes pour la démocratie et un débat public ouvert et transparent sur les choix du développement », a déclaré Bertrand Ginet, responsable du programme pour le monde arabe à la FIJ. M. Ginet a ajouté que « cette solidarité internationale est d'une importance particulière en Algérie, où l'escalade des condamnations traduit une politique de répression systématique contre les quelques voix indépendantes qui cherchent encore à s'exprimer ». La FIJ a rappelé qu'une vingtaine de journalistes ont été condamnés à la prison ferme par la justice algérienne entre 2005 et 2006. Néanmoins, les participants à cette réunion ont déclaré avoir pris acte de la décision du président Bouteflika annoncée mardi d'accorder des « mesures de grâce au profit des journalistes condamnés définitivement », principalement pour des affaires de diffamation. Le débat a mis en exergue, toutefois, « les graves limites de cette décision qui ne concerne apparemment pas les condamnations qui font l'objet d'un recours en appel et qui constituent en fait l'ensemble des cas impliquant des journalistes ». L'essentiel, pour la FIJ, est donc de « réformer les articles du code pénal sur la diffamation qui pèsent comme l'épée de Damoclès sur les journalistes ». A signaler que la FIJ et le Syndicat national des journalistes algérien (SNJ) ont organisé conjointement hier une série de manifestations à Alger. Des rencontres régionales de journalistes ont été également organisées à Boumerdès, à Tizi Ouzou, à Constantine, à Blida et à Oran.