La présidentielle étant passée, le verrouillage du champ politique et les pratiques qui vont avec reprennent de plus belle. Les partis d'opposition sont les plus visés. Le RCD est le premier à subir « la répression policière ». Quatre de ses militants à Béjaïa, Alger et Constantine en ont été déjà victimes. « Depuis le 9 avril, des militants du RCD ont été menacés et séquestrés par des unités des services de sécurité anonymes à Constantine, Béjaïa et Alger », dénonce le parti dans un communiqué rendu public hier, sans donner plus de détail. Son chargé de communication, Mohcène Belabbas, contacté hier, se contente juste d'affirmer que « ces pratiques répressives contre les militants du parti ont commencé au lendemain de la présidentielle et se sont étalées dans le temps ». Mais, la formation de Saïd Sadi affirme qu'elle refuse d'abdiquer et de capituler. « Mauvais élève de l'histoire, le pouvoir n'a pas encore compris qu'il y a des combats prémunis contre la provocation et la répression », déclare-t-elle en rappelant ses convictions et le projet de société que le RCD défend que personne ne pourra altérer. « Le RCD avancera, selon ses normes éthiques, les exigences démocratiques, les intérêts de la collectivité nationale et les objectifs qu'il s'est fixé », lit-on encore dans ce document. Pour le parti de Saïd Sadi, le 9 avril dernier, jour de la tenue du scrutin présidentiel, « est une date de la régression nationale ». C'est pour cela, estime-t-il, que la société algérienne est condamnée à développer une nouvelle forme de résistance citoyenne. « Le RCD qui fut à l'origine de la première phase de l'engagement patriotique sait qu'il lui revient de concevoir, d'animer et de structurer cette autre période de contestation démocratique », ajoute le communiqué du parti, qui souligne, par ailleurs, que « celles et ceux qui ont accompagné l'époque salvatrice qui a permis la sauvegarde de la nation connaissent la détermination du RCD face à l'arbitraire ». « Depuis le 9 avril dernier, une seule donnée compte », indique le Rassemblement pour la culture et la démocratie. Il s'agit, selon lui, « de consolider les traditions de lutte qui ont fait que l'Algérie de Novembre et de la Soummam a été sauvée du naufrage grâce au courage et aux sacrifices de ses enfants ». « Aujourd'hui, soutient-il, le contexte a changé mais le défi est le même : libérer la nation de l'arbitraire, de la corruption et du népotisme pour rapprocher l'avènement de la perspective démocratique attendu par notre peuple. » La formation de Saïd Sadi se montre déterminée à assumer sa part de responsabilité dans cette nouvelle étape de notre histoire.