Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a affirmé hier vouloir relancer le secteur public économique. 13 mégasociétés seront mises sur pied prochainement pour assurer le redéploiement et la gestion du secteur public industriel. L'annonce a été faite lors d'un séminaire sectoriel qui a vu la participation des 48 directeurs des mines et de l'industrie et des sociétés de gestion des participations (SGP). L'idée d'aller vers le choix des mégasociétés a pour but, selon le ministre, de recréer un capital public compétitif, mais qui sera ouvert au partenariat privé. Ces 13 grandes sociétés, une fois mises en place, verront l'ouverture partielle de leur capital au privé. L'Etat détient actuellement des parts allant de 75% à 80% du secteur industriel national, a fait comprendre également le ministre. «L'ouverture du capital de ces sociétés sera minoritaire. Elles seront championnes de l'économie nationale et assureront un redéploiement effectif du secteur public», a-t-il annoncé. Cette nouvelle approche s'inscrit donc dans le cadre de la restructuration du secteur public économique. C'est une approche à double sens, explique Abdelhamid Temmar. Elle «tire sa dynamique de l'intérieur du système industriel national, mais qui s'inscrit dans le cadre de la globalisation». En d'autres termes, cette stratégie d'aller vers les mégasociétés vise à assurer la relance industrielle sur, d'une part, un espace supranational, et d'autre part, euroméditerranéen et maghrébin. Ces 13 mégasociétés seront centrées sur les filières les plus importantes et créatrices de haute valeur ajoutée, a-t-on appris également. Une source du ministère s'exprimant sous couvert de l'anonymat nous a expliqué que certaines de ces grandes sociétés ne seront en fait qu'un «accroissement» et une «fusion» d'un ensemble d'entreprises du même secteur. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements a avancé, à titre d'exemple, l'émergence bientôt d'un bloc pharmaceutique, dont Saidal constituera le noyau et le centre d'affaires de ce marché émietté au fil des années. Comme il a cité également le secteur de la mécanique qui verra la création d'une mégasociété, dont la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) est appelée à devenir l'axe central de cette branche, d'après notre source. Abdelhamid Temmar, en exposant le nouvel organigramme de son département, a confirmé l'élargissement de ses prérogatives pour devenir en quelque sorte le ministre de l'Economie hors hydrocarbures. «Nous allons réorganiser le ministère pour mener à bien notre nouvelle politique», a-t-il dit. Cet organigramme comprend, d'après lui, cinq directions générales qui se chargeront respectivement de la gestion du dossier de l'investissement, du secteur public marchand, de la compétitivité, de l'intelligence économique et le renseignement, et du développement industriel. «Maintenant que nous avons la politique, nous voulons réussir cette affaire», souligne encore le ministre.