Le ministre défend la politique de fusion des entreprises pour en faire des grandes qui affronteront la concurrence internationale. L'Algérie cherche à booster son secteur industriel. Le gouvernement a décidé de créer treize grandes entreprises nationales dans les différents secteurs. «Nous allons créer treize nouvelles grandes sociétés nationales, d'une dimension internationale, qui vont permettre à notre pays de promouvoir son économie nationale», a annoncé le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, hier, en marge du séminaire sectoriel organisé à Zéralda. En clair, il s'agit de créer de nouvelles entreprises mais également de restructurer et de réorganiser les sociétés déjà existantes. Cette politique sera concrétisée par la fusion de plusieurs entreprises publiques. «Cette stratégie concerne même quelques entreprises activant déjà sur le terrain. C'est-à-dire nous allons rassembler un bon nombre d'entreprises du même secteur, autour d'une seule société de la même activité. Nous procéderons, ainsi, carrément à la création d'une nouvelle entreprise», a poursuivi M.Temmar. Et de préciser: «Le gouvernement a arrêté onze sociétés, mais je vais encore proposer deux autres pour atteindre au total treize grandes entreprises». S'agissant des secteurs concernés par cette politique, le ministre révèle qu'il s'agit de grandes entreprises nationales oeuvrant dans la chimie, la pétrochimie, la pharmacie, le métal en général, les infrastructures, l'aéronautique, et la construction. Sur ce dernier point, le ministre souligne qu'une grande entreprise nationale de la cimenterie sera créée. Elle englobera toutes les cimenteries publiques. Air Algérie est également concernée par cette nouvelle stratégie du gouvernement. «Nous allons apporter des changement approfondis au niveau des structures de la compagnie Air Algérie. Elle sera réorganisée pour devenir une société géante de l'économie nationale», poursuit le ministre. Et de souligner qu'outre la promotion de l'économie nationale, le but visé par le gouvernement à travers la mise en place de cette politique, est de créer de grandes entreprises rentables à même de leur permettre d'être compétitives et concurrentielles à l'échelle internationale. M.Temmar précise que cette stratégie s'inscrit dans la politique générale menée par le gouvernement et concernant le secteur économique. «Le gouvernement envisage de faire émerger quelques entreprises publiques de très grande dimension pour faire face à la compétition internationale». Le ministre avait suggéré en 2007 d'aller vers la fusion entre les entreprises nationales spécialisées dans la production pharmaceutique pour mieux développer la filière. «L'objectif est d'aller vers l'émergence d'un géant pharmaceutique», avait indiqué le ministre. M.Temmar avait incité les industriels nationaux à créer des entreprises plus grandes pour aller vers un certain nombre d'activités de recherche et de développement. Le mieux, pour lui, serait de fusionner avec le groupe pharmaceutique Saidal. «Dans tout cela, Saidal reste le centre de l'affaire», avait soutenu le représentant du gouvernement. Et d'insister: «Nous voulons aller vers la création d'un géant de la pharmacie qui permettra à notre industrie d'être plus compétitive pour s'imposer devant les entreprises étrangères». Plus explicite, le ministre estimait qu'une spécialisation de la production s'impose aujourd'hui, «car nous avons un marché national émietté». Par la même occasion, le ministre a indiqué que son département s'est doté d'un nouvel organigramme. «C'est un organigramme portant réorganisation du ministère dans sa globalité. Nous avons, désormais, un ministère qui s'adapte à la nouvelle stratégie industrielle. Nous mettons en place les instruments, les méthodes et les directions nécessaires pour une meilleure application de cette stratégie», dévoile le ministre. Ainsi, cinq directions générales sont instaurées. Il s'agit de la direction générale de la compétitivité, surtout de celle de la mise à niveau de la qualité, de la DG de l'investissement, de la DG de la gestion du secteur public, de la DG de l'intelligence économique d'une manière générale. Le ministre ajoutera qu'une autre direction, que «nous n'avons jamais eu, sera créée et prendra en charge la densification industrielle».