Politiquement, et même s'il n'y a plus de politique depuis longtemps, le débat actuel tourne autour de la dissolution de l'Assemblée. Ce qui est mieux que de parler du beau temps puisque de toute façon il fait beau. Les avis sont partagés sur l'utilité de réélire une assemblée dans un pays où tout le monde a arrêté de voter. Dans ce grand débat, d'un côté, ceux qui sont pour la dissolution, cette congrégation d'apparatchiks que représente l'assemblée ne représentant pas grand-chose. De l'autre côté, ceux qui disent qu'elle est très bien comme ça et qu'il ne faut pas changer quelque chose qui ne change pas. Quelle est la bonne position ? S'il faut entamer des dissolutions, il y a du travail. Beaucoup d'institutions et d'hommes d'Etat ne servent à rien et une infinité de fausses bonnes idées mises en place par le gouvernement sont à dissoudre rapidement. Le problème de la dissolution est que quand on l'entame, on ne sait plus où l'arrêter. Tout dissoudre, le gouvernement, le régime, la Constitution, Sonatrach, les clubs de foot, les barrages, les pizzas mayonnaise, les walis et le port d'Alger, la police et le DRS, l'ENTV et l'Eepad, le code des marchés publics et les circulaires d'Ouyahia. Pour revenir à l'élémentaire, c'est-à-dire l'hydrogène à 1 électron, afin de tout reconstruire à partir de zéro en ressoudant les bons atomes entre eux. Problème, les chimistes spécialistes des solvants et des dissolvants savent que le plus difficile à dissoudre sont les atomes lourds. Si l'on dissout tout, les légers vont disparaître et ne vont rester que les lourds, c'est-à-dire ceux qui gouvernent pour de vrai et qui ont ruiné ce pays. Alors pourquoi dissoudre l'assemblée ? Comme une femme coquette qui use de dissolvant pour enlever son vernis à ongle et pour en remettre un autre. Il semblerait plus intéressant de repeindre directement tous les députés en rose vif.