Les travailleurs de l'entreprise de gestion de la décharge publique intercommunale (EGDA) Berka Zerga d'El Bouni, implantée à l'ouest à 5 km du chef-lieu de wilaya, sont sortis de leur mutisme pour dénoncer les mauvaises conditions de travail dans lesquelles ils évoluent depuis de longues années, et au mépris de la réglementation en matière de législation du travail. Ils sont montés au créneau pour exiger le maximum de protection contre les nuisances auxquelles ils sont exposés du matin au soir. Ils craignent les contaminations pouvant provenir des déchets de toutes sortes, notamment ceux hospitaliers. Leur tutelle est donc mise au pied du mur et devra prendre en charge leurs revendications d'ordre socioprofessionnel. Il s'agit d'un véritable cri d'alarme qu'ils ont lancé dans l'espoir de trouver une oreille attentive. Parmi les revendications formulées, figurent la demande des indemnités liées aux postes de travail et les tenues de sécurité, d'autant plus que cette décharge publique recueille les déchets des quatre communes regroupant l'essentiel de la population de la wilaya, en plus de ceux hospitaliers. A ce propos, les travailleurs signataires de la pétition déclarent : «Compte tenu du risque omniprésent de contamination en maladies infectieuses, nous exigeons un contrôle médical semestriel, des tenues de protection spécifiques à notre travail, etc. Nous exigeons également l'affiliation de notre statut à la fonction publique, la régularisation des indemnités de risque, de saleté, des heures supplémentaires et celle de la femme au foyer». La peur s'installe chez les travailleurs de cette décharge publique à cause des risques de contamination. En effet, quelques années après sa mise en exploitation, le dépotoir d'El Berka Zerga ne semble pas avoir réglé le problème. Des fumées s'en dégagent quotidiennement, et une puanteur insoutenable pollue le site et ses alentours. Cet état de choses est dû, à l'évidence, à l'absence de communication et de cohésion entre les différentes structures communales, les communes utilisatrices et le trop peu de transparence dans la gestion de cette infrastructure, en matière de gestion des déchets, quotidiennement déversés à Berka Zerga. Cette situation égratigne au passage quelques administrations locales, comme la santé, l'industrie et l'environnement. Pis encore, l'analyse du lait provenant des vaches laitières de cette région pourrait révéler des résultats inquiétants, en matière de prophylaxie. A défaut d'incinération des ordures, des dizaines de vaches se nourrissent de détritus, notamment hospitaliers, ce qui contribuera à infecter la chaîne alimentaire, dont le citoyen annabi est le premier maillon, et donc à en faire les frais. L'urgence d'un contrôle plus rigoureux de cet aspect de la pollution s'impose, tout autant que la définition des seuils précis de gestion de tous les déchets. Cette situation mérite une prise en charge par ceux qui sont censés protéger les populations. Repères – Date de création du CET de Berka Zerga : juin 2001 – Nombre de travailleurs : 12 – Apport financier annuel : 29 mda (millions) – Communes pourvoyeuses : Annaba (10 mda), El Bouni (6 mda), El Hadjar (5 mda) et Sidi Amar (8 mda). – Nombre de dépotoirs clandestins : 20 – Quantité de déchets déversés quotidiennement : 700 t