Pour commémorer le 63e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, qui ont eu lieu à Sétif, Kherrata et Guelma, la ville de Sétif a tracé un programme consistant. Un colloque national s'est déroulé à l'université Ferhat Abbas durant les journées de mardi et mercredi, ayant pour thème «Massacres du 8 mai 1945, le début de la fin du colonialisme français en Algérie», auquel des historiens et chercheurs de nombreuses universités algériennes ont participé. Les intervenants ont qualifié les massacres du 8 mai 1945 de génocide, pas seulement de crime contre l'humanité, préconisant que l'unique moyen d'obliger la France à demander des excuses pour les crimes commis à l'encontre du peuple, est que les Algériens soient unis sur tous les plans, scientifiquement, économiquement et culturellement. De l'avis des intervenants, l'héritage historique est aussi un moyen de rétablir, dans leurs droits, les victimes du colonialisme. Une plainte contre la France aurait été, selon certains, déposée auprès du tribunal international de la Haye, l'indemnisation par la justice française de l'épouse d'un soldat français, contaminé lors des essais nucléaires dans le Sahara algérien, faisant jurisprudence, ouvrant ainsi la voie à des demandes de dédommagement par les victimes algériennes. Le colloque s'est finalement clôturé sur des recommandations sur l'importance de l'histoire locale et des témoignages vivants. Quant à la matinée de mercredi, elle a vu donner le coup de départ du 1er cross national Saal Bouzid, avec la participation de quelques champions nationaux de cross-country. Dans la soirée, les autorités et les membres de la famille révolutionnaire ont assisté à la marche des scouts musulmans sur l'avenue principale de la capitale des Hauts-Plateaux. La célébration se poursuivra par la projection d'un film-documentaire historique, «Mémoires du 8 mai 45». Par ailleurs, la journée du jeudi débutera par une marche, à partir de la mosquée Abi Dhir El Ghifari, lieu réel de la marche du 8 mai 1945, jusqu'à l'endroit où est tombé Saal Bouzid, autre victime de la répression. S'en suivra une visite au cimetière Sid Saïd, avec dépôt de gerbes et recueillement à la mémoire des martyrs de la guerre de Libération. La célébration de la journée historique s'achèvera par l'inauguration d'un jardin public baptisé Saal Bouzid et la visite d'une exposition, au musée du moudjahid.