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Les librairies fragilisées face à la bulle immobilière
Publié dans El Watan le 15 - 05 - 2009

« Moins de vingt librairies dans tout Alger, c'est honteux ! » L'exclamation retentit partout dans la capitale. Faites un tour dans les grandes villes et dans leurs banlieues et amusez-vous à débusquer les librairies, les galeries d'art, les cinémas, les petits théâtres… C'est l'indigence totale dans un pays où on préfère célébrer le folklore plutôt que la culture. La mobilisation récente autour du cas de la librairie des Beaux-Arts, qui risque de perdre sa vocation, pour cause de pression immobilière, témoigne néanmoins d'un véritable désir de livres, de rencontres, d'échanges. Elle témoigne surtout d'un fort attachement à ces espaces qui lient les créateurs à leur public et à leur société. Le débat autour de ces lieux n'aurait pas eu lieu si les autorités avaient encouragé le secteur du livre et de l'édition et levé les astreintes contre la liberté d'expression.
Yasmina Khadra, écrivain : « Comme si on assassinait des mémoires »
« J'ai été affligé en apprenant la fermeture prochaine de la librairie des Beaux-arts. C'est comme si on assassinait des vieillards, des mémoires, des rêves. C'est un peu notre univers qui rétrécit telle une peau de chagrin… il ne restera que du chagrin. A chaque fois que je suis à proximité d'une librairie, mes pas m'y conduisent instinctivement. J'y entre comme j'entre dans une mosquée : c'est un lieu de recueillement, d'apprentissage et d'éducation. Une librairie qui ferme, c'est tous les horizons qui sont confisqués. On a tellement besoin des livres ! Il est du devoir des responsables d'essayer de la sauver. »
Bachir Mefti, auteur et éditeur (éditions El Ikhtilef) : « Le pays s'enrichit matériellement et s'appauvrit culturellement »
« Je prends l'exemple d'une ville comme Tlemcen, qui a une longue tradition culturelle : il n'y a que trois librairies et qui en général ne proposent que des ouvrages scolaires ! C'est honteux que dans la capitale d'un pays de trente millions d'habitants il n'existe que quelques librairies. Alors que l'on assiste à une véritable explosion de la production de livres. J'ai l'impression que le pays s'enrichit matériellement et s'appauvrit culturellement. Il faut que les autorités encouragent les libraires. Car pourquoi subventionner l'édition pour que les livres meurent ensuite dans les dépôts ?! »
Nacéra Saïda, cogérante de la librairie Espace Noun à Alger
« Nous avons connu cela il y a deux ans lorsque le propriétaire n'a pas voulu renouveler le bail. Je ne crois pas qu'il y ait réellement une volonté délibérée d'empêcher la librairie de continuer à activer, je ne veux pas accabler les propriétaires. Mais d'un autre côté, rien n'est fait sur le plan réglementaire pour sauvegarder ces espaces. Car une librairie requiert une stabilité : c'est tout un environnement, un public. C'est très difficile de recommencer ailleurs. »
Facebook (en photo) à la rescousse
« J'ai lancé le groupe vendredi 8 mai, et en moins d'une semaine, plus de 1200 personnes l'ont rejoint. » Amel Blidi, journaliste, n'en croyait pas son écran ! Cette amoureuse des lettres est à l'origine du groupe Facebook « Contre la fermeture de la libraire des Beaux-Arts à Alger », l'un des plus actifs du réseau social alternatif. Sur le mur des commentaires, les membres décrient les menaces qui pèsent sur un des lieux mythiques d'Alger. Rafik Tigane : « Depuis tout petit, avec mon père, on faisait des sauts là-bas. Et moi qui cherchais Nedjma depuis longtemps, je l'avais trouvé par hasard dans cette librairie. C'est bien là une grande perte, un gros gâchis. » Myriam Aziadée Koriche : « Ce petit paradis littéraire faisait “LE” charme de la rue Didouche, on ne peut pas passer notre chemin sans mettre notre pied à l'intérieur. » Samia Seghir : « On oublie dans la foulée, puisqu'on parle de Camus et Madame Coix, de citer l'ancien propriétaire de la librairie, Vincent Grau, tué à l'intérieur même de la librairie par les terroristes en 1994. Qui malgré la menace régnante à l'époque fit preuve de courage et résista jusqu'à payer de sa vie. »
Adlène Meddi, Kawter Adimi


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