« Des maladies risquent de ravager la production agricole cette année », prévient un conseiller chez Bayer Algérie, distributeur de produits phytosanitaires. En particulier la production céréalière qui, d'après les prévisions du ministère de l'Agriculture, sera importante en quantité. L'Institut national de la protection des végétaux (INPV) vient, dans un bulletin spécial adressé aux agriculteurs, prévenir contre les risques qui menacent les cultures céréalières. « Deux foyers de rouille jaune sur feuilles de blé tendre -VAR HD 1220- sont déclarés dans les wilayas de Tlemcen et de Relizane », nous indique un ingénieur de l'INPV. Il est à noter que les rouilles sont parmi les maladies les plus redoutables des céréales pouvant causer des dégâts considérables au côté du ver blanc des céréales, le Geotrogus deserticola, l'espèce la plus répandue en Algérie. D'autres foyers sont signalés à Chlef et Tizi Ouzou. Les attaques sur le terrain sont reconnues par la présence de larges taches noirâtres qui peuvent s'élargir et s'étendre en cas d'absence de tout traitement spécifique. La végétation est souvent anéantie sur des superficies importantes et le sol reste nu tant que les larves sont présentes. Pour l'ingénieur de l'INPV qui a requis l'anonymat faute d'autorisation du ministère, les conditions climatiques qui sévissent actuellement (chute des pluies et humidité relative importante) favorisent son développement et sa propagation avec une extrême rapidité. « L'INPV est aujourd'hui capable de détecter toutes ces menaces grâce au réseau de surveillance phytosanitaire. » Ainsi depuis mai 2008, « on a détecté l'apparition d'un virus jamais signalé auparavant sur le territoire national, il s'agit d'une mineuse de tomate du nom de Tuta absoluta, c'est un insecte qui pond des œufs et après éclosion, ils attaquent directement la tomate ». Concernant le rôle de l'institut, l'ingénieur nous explique que « la mission de l'INPV se résume à alerter les agriculteurs et ordonnancer les traitements appropriés, c'est en quelque sorte un médecin ». Quant à la disponibilité des produits phytosanitaires, « l'INPV n'est pas responsable de cela, car sa mission principale est la prévention, la détection et le conseil, les produits étant aujourd'hui importés par des privés », conclut notre ingénieur.