La route littorale qui mène d'El Kala à la Vieille Calle est coupée. Un affaissement de terrain a emporté un tronçon de cette voie de 18 km réalisée en dépit, mais en toute connaissance de la promulgation de la loi « littoral » qui interdit ce type d'infrastrcture à moins de 800 m de la ligne de rivage. Le développement linéaire côtier est proscrit partout dans le monde depuis les années 1970, à la suite du mouvement d'une nouvelle vague d'architectes et d'urbanistes, dont Niemeyer et Pouillon qui a dénoncé les ravages des murailles littorales. La loi « littoral » algérienne de 2002 est venue, en théorie, mettre de l'ordre dans la confusion des textes et des prérogatives relatifs à l'occupation du littoral. En pure perte. A El Kala, avant même que ne sèche l'encre de cette loi, on entamait la construction de la route qui traverse aussi des zones protégées. Une réalisation managée et financée par le ministère de l'Environnement et l'assentiment de son premier responsable qui, quelques heures plus tôt, insistait sur l'appliction stricte de cette nouvelle loi. Réalisée en temps record pour consommer le fait accompli, la route commence, aujourd'hui, à montrer les faiblesses de son exécution. Elle s'effondre... Récemment, à El Tarf, des spécialistes en aménagement s'étonnaient du gaspillage, de l'absurdité, de la folie…. de ce qui se prépare sur la bande côtière. Les pouvoirs publics réalisent, entre Annaba et El Kala, sur moins de 7 km de large, 4 grands axes routiers parallèles. L'autoroute, la double voie de la RN44, la double voie du la RN 84A (ex-CW 109) et en projet une voie double voie littorale. Des routes, rien que des routes, toujours des routes. Pourquoi tant d'acharnement à faire plaisir aux automobilistes ?