Tout de suite à gauche en sortant de l'aéroport de Annaba et vous êtes dans la wilaya d'El Tarf. Quelques kilomètres plus loin, vous traversez Echatt puis Sidi Mbarek et au pont de la Mafragh vous découvrez en avant-première le fabuleux décor de la région. La mer, un rivage que se partagent des grèves de sable blond et de criques de grès ocre, de hautes dunes littorales cachées sous le maquis de chêne kermès et de plans d'eau bleutés sur fond de collines et de montagnes verdoyantes. Vous êtes sur le CW 109 qui mène à El Kala. Les vacanciers, venant de toutes les régions de l'est du pays, Sahara compris, l'empruntent pour se rendre sur le chapelet de plages qui s'étendent du Golfe de Bône au Cap Segleb qui marque la frontière avec la Tunisie. On y compte les plus longues du littoral du nord-est, plusieurs kilomètres, celles d'Echatt, puis viennent celles d'El Batah à l'embouchure de la Mafragh, de Draouch près de Sebbaâ, celle de Hennaya avant de pénétrer complètement dans la région d'El Kala en franchissant le col du Djebel Koursi et qu'apparaît au loin les eaux scintillantes du lac Mellah. Arrivés là, on peut aller s'étendre sur la plage du Cap Rosa ou celle de la vieille Calle avant d'arriver à El Kala où baignent la plage dite de l'usine ou d'El Mordjane et la grand-plage. Au-delà de la ville du corail, vers l'est, un autre chapelet de petites plages, la Montagnié, la Carrissa et El Aouinet précèdent celle de la Messida dont la réputation est maintenant bien assise. Chaque été, des milliers de vacanciers, des millions disent les pouvoirs publics qui ont une manière bien à eux de compter les estivants, se donnent El Kala comme destination pour leurs vacances. Ils viennent chercher un peu de fraîcheur et faire découvrir aux enfants les plaisirs de la mer. Beaucoup ignorent et il serait utile de le signaler avec force détails qu'en empruntant les routes de leurs vacances, ils passent sans le savoir devant de véritables monuments de la nature. De chaque côté de la route, c'est-à-dire sans même s'en éloigner, s'ouvre un grand livre qui pourrait émerveiller autant les enfants que les parents. Au pont du Batah, on découvre vers le sud, la vaste zone humide de la Mkrada, où chaque été, à la fin du mois d'août, se donnent rendez-vous des milliers de cigognes pour repartir ensemble. On peut y voir encore une foule d'autres choses si on a le temps de s'en donner la peine. Si on a pas peur de faire quelques centaines de mètres au nord de la route, on peut voir à Bordj Ali Bey, ce qui reste, il faut déplorer, du lac Noir qui abritait des végétaux rares. Plus loin encore entre Sebaâ et Berrihane, au sud du CW 109, on peut admirer de loin l'unique aulnaie du Maghreb, une forêt humide d'aulnes d'un seul tenant et de plus de 600 ha. Arrivés dans la région d'El Kala, on peut commencer par l'histoire et se rendre à la plage de la veille Calle pour voir les ruines de ce qu'était le théâtre d'une des plus tumultueuses périodes de notre histoire, celle des innombrables batailles sur mer et sur terre qui opposaient bien avant la colonisation, l'Orient à l'Occident. En s'y rendant, on longera les rives sud et est du lac Mellah avec ses paysages à couper le souffle et en repartant vers El Kala, on découvrira la partie nord du lac Oubeira qui se trouve à 30 m au-dessus du Mellah. Dans le coin, demandez à voir la Réserve de Braptia où il y a en captivité des cerfs de Berbérie, le plus grand mammifère du Maghreb. Au-delà d'El Kala, c'est le domaine du lac Tonga, une vaste zone marécageuse où les grands et les petits peuvent découvrir une foule de plantes dont le célèbre cyprès chauve qui présente la curieuse manière de respirer par ses racines quand il est submergé par les eaux d'épandage. Avec des jumelles, on peut voir les magnifiques couleurs et suivre les évolutions d'oiseaux d'eaux sauvages qui sont restés après la migration pour faire leur nid et élever leurs petits. Un grand spectacle de la nature.