Moussa Touati, le président du Front national algérien (FNA), s'offre ces jours-ci une nouvelle campagne, de prévention celle-là, au sortir d'une expérience électorale, celle de la présidentielle du 9 avril dernier, qui a déstabilisé son parti. Béjaïa : De notre bureau Pour couper l'herbe sous les pieds de ses détracteurs et du mouvement de redressement au sein même de son parti, il prend la peine de superviser personnellement toutes les réunions des assemblées de wilaya pour le renouvellement des structures locales du Front. « Nous voulons entrer dans une nouvelle étape de militantisme, celle du professionnalisme », a-t-il déclaré hier à Béjaïa devant une soixantaine de militants regroupés pour l'élection d'une commission de wilaya devant présider au renouvellement des conseils communaux et de wilaya. Le temps est aussi à l'épuration des rangs. « Notre objectif est qu'en 2012, nous puissions conquérir les 1500 APC avec nos propres militants pas avec des arrivistes. Il n'y a pas de place pour ceux qui nous proposent des sacs (d'argent, ndlr) pour être des têtes de listes. Nous ne vendons pas de places », tonne-t-il, laissant comprendre une pratique révolue et confirmant, du coup, son existence. Plus question donc de commettre « les erreurs » de 2007 et 2002 et d'offrir des couvertures politiques à des candidats hors parti. Ainsi, le FNA se propose de combattre le nomadisme politique au risque de dégrossir. M. Touati n'a aucun doute sur la responsabilité de ses militants dans le dernier échec électoral du FNA bien que pèse le soupçon de la fraude. « On me dit qu'il y a eu fraude mais que peut-on faire quand on est dispersé. Il faut nous organiser », suggère-t-il en observant que « nos candidats sont politiquement faibles et ignorent les objectifs du FNA ». « C'est le parti qui gère ses élus et non pas le wali, le chef de daïra ou le commissaire de police », précise-t-il. En gardant un œil sur le renouvellement, non sans enjeu, des structures locales et régionales du Front, à finaliser avant la fin de l'année en cours, et l'autre sur ses opposants dont il minimise l'action, Moussa Touati est ainsi sur deux fronts.