L'ambiance à l'intérieur du parti est électrique. Le Front national algérien (FNA), n'a pas échappé au cycle de déstabilisation qui a touché toutes les formations politiques qui sont sorties laminées de la dernière présidentielle. La crise s'accentue. A l'ouverture de la troisième session ordinaire du Conseil national du parti, qui s'est tenue avant-hier, Moussa Touati, président du FNA, a mis à nu toutes les «affaires scabreuses» de ses militants qui se sont répercutées négativement sur les résultats du parti lors de la collecte des signatures qualificatives au tour décisif de la présidentielle. Donc, l'ambiance à l'intérieur du parti est électrique. Des chamboulements organiques sont inévitables. Touati a annoncé la mise en place d'une «commission de discipline» qui se chargera «d'appliquer les mesures nécessaires contre les militants qui n'ont pas respecté la ligne politique du parti». Il a également vilipendé les élus locaux qui ont refusé d'«apporter leur soutien» à sa candidature à l'échéance du 8 avril. Ainsi, le numéro un du FNA vient de se démentir lui-même en avouant, incidemment certes, que la douche écossaise qu'il a essuyée à la veille du 8 avril dernier n'est point le fait d'une «fraude massive» mais elle est due à la fragilité organique de l'appareil politique qu'il a enfourché. Aussi, le lavage du linge sale en public ne s'est pas limité à la divulgation des «coups bas» de la période pré-électorale. Selon Touati, le FNA est victime d'une anarchie organique déconcertante. Il a tenu à affirmer qu'une quarantaine de membres du conseil national n'ont pas présenté leurs dossiers au parti et n'ont pas assisté aux sessions du conseil. Comme il s'est insurgé contre «les opportunistes qui ont exploité le parti à des fins personnelles». Décidément, l'après-8 avril a scellé l'amollissement d'un parti qui, pourtant, donnait l'illusion de s'être frayé une place dans la carte politique nationale. D'où Touati voit l'urgence de «corriger les erreurs à travers l'élaboration d'un nouveau programme et la conception d'une nouvelle méthode d'organisation à même de préserver la place du parti sur la scène politique nationale».