Ce programme, qui devra être réalisé sur une décennie, s'appuie, a précisé le directeur de l'hydraulique, Ali Hammam, sur les résultats des études des schémas directeurs d'alimentation en eau potable et d'assainissement destinés à dégager des solutions appropriées aux contraintes et enjeux relevés dans le secteur. En matière d'alimentation en eau potable, outre la mise en œuvre de projets centralisés structurants de transfert d'eau à partir du barrage de Bouggouss (El Tarf ), et du projet de construction d'une station de dessalement d'eau de mer de Chatt, à proximité de l'aéroport Rabah Bitat, ce programme englobe des opérations d'amélioration des plages horaires de distribution de l'eau avec un objectif H24 et la suppression des fuites d'eau à l'origine de la perte d'importantes quantités de ce précieux liquide et de l'apparition de maladies à transmission hydrique (MTH). S'agissant de l'assainissement, ce programme retient l'inscription de projets destinés à traiter les débordements des eaux des oueds et des 284 rejets d'eaux usées identifiés au niveau des plages et autres réceptacles. Outre la prise en charge des inondations devenues un problème récurent et représentant une menace pour la sécurité des Annabis, notamment les habitants des zones basses, il est prévu dans ce sens la réalisation d'un barrage «écréteur» au niveau de la localité de Bouhdid, située au piémont de l'Edough, pour une protection efficace de la ville contre les inondations, en plus de la programmation d'opérations classiques d'aménagement des réseaux hydrographiques et ouvrages connexes. Ces actions sont justifiées par le fait que la ville de Annaba est située dans une zone très plate, coincée entre la mer et le massif de l'Edough caractérisé par des ruissellements violents. Certains de ses quartiers se trouvent en dessous du niveau de la mer, rendant obligatoire la réalisation de 14 stations de relevage dont certaines sont calées à moins de 10 m sous le niveau de la mer. La wilaya dispose de 1 000 km de collecteurs, plus de 20 autres de réseaux hydrographiques urbains et de 31 stations de relevage. L'autre spécificité du secteur de l'hydraulique dans la wilaya réside dans l'importance de la demande en eau industrielle de l'ex-complexe sidérurgique d'El Hadjar, aujourd'hui Arcelor Mittal, qui prélève à partir du barrage Cheffia (El Tarf) plus de 30 000 m3 d'eau par jour pour des besoins évalués à 40 000 m3/jour. La station d'épuration, dont les travaux ont été lancés en mai 2007 au niveau de la plaine de Lallelick (El Bouni) permettra de satisfaire les besoins en eau brute de cette gigantesque usine et la réaffectation des volumes récupérés à l'approvisionnement en eau potable et à l'irrigation.