Le tribunal des flagrants délits a jugé, avant-hier, quinze personnes dont une femme pour « occupation illégale de logements appartenant à l'OPGI. » Les prévenus qui ont défilé devant le président du tribunal ont tenté de faire prévaloir des arguments liés à leur statut social, aux promesses non tenues et à l'indisponibilité de logements locatifs chez les privés. Beaucoup d'entre eux disent qu'ils n'ont pas où aller et une femme, Djamila, employée à l'APC, divorcée et vivant avec un enfant handicapé, a, elle aussi, été sommée de vider les lieux sous peine d'une expulsion manu militari. « D'ici une semaine, si vous ne me ramenez pas de documents, j'appliquerai la loi », dira le président avant de lancer à certains prévenus : « Ne dites pas qu'en purgeant votre éventuelle peine vous allez bénéficier d'un logement. Il faudrait se résoudre à s'inscrire dans la légalité et attendre comme tout le monde son tour. » La liberté provisoire demandée pour cette femme pour s'occuper de son enfant n'aura, elle aussi, pas abouti, et le procès a été reporté au 8 févier. Pour rappel, il y a, dans le seul chef-lieu de wilaya, plus de 70 logements occupés par la force et pour lesquels l'OPGI a intenté des procédures d'expulsion à l'amiable, ponctuées pour la plupart de plaintes au niveau de la justice.