Azouz Begag a été l'invité de l'université Abderahmane Mira de Béjaïa, faculté des lettres et sciences humaines, où il a tenu une conférence de presse, jeudi dernier, à la bibliothèque centrale de l'université de Targa Ouzemour. Répondant à une question relative au secret et aux objectifs de son écriture multidisciplinaire, à savoir l'écriture scientifique, littéraire et cinématographique, le conférencier dira que d'une part la multidisciplinarité lui permet de se régénérer et de se remettre constamment en question, et que d'autre part, cela le rapproche des différents publics. En abordant la question du cinéma, Azouz Begag a rendu un vibrant hommage à Mohamed Fellag, qui a incarné le rôle du père du petit héros dans le film Le gone de Chaâba, qui n'est autre qu'une adaptation de son roman qui porte le même titre. Selon Begag, Fellag a su donner une force dramatique inégalable à ce film et que ce dernier aurait connu plus de succès et de prix s'il avait derrière lui la toute puissance financière hollywoodienne. Aux yeux de Begag, Fellag réinvente le cinéma italien des années 1970 avec son jeu sincère et spontané. A la question de l'avenir économique de l'Algérie, l'invité de l'université de Béjaïa pense qu'il est grand temps pour que notre pays se tourne vers l'agriculture et les énergies renouvelables. A ce titre, le conférencier pense que l'Algérie doit être un partenaire actif dans l'établissement du plan des énergies renouvelables de la Méditerranée, une technologie où des pays voisins (Maroc et Tunisie) ont pris de l'avance par rapport à nous.Begag, en économiste averti, prévient que même si les hydrocarbures ne tariront pas de sitôt, il ne demeure pas moins qu'avec le développement de nouvelles énergies, la demande, à coup sûr, diminuera drastiquement. A cet effet, il pense que la ville de Béjaïa, par ses sites naturels, son placement géographique et son université, peut être à l'avant-garde de cette économie écologique pourvu qu'il y ait une volonté politique et la conscience de tout un chacun. Cependant, Begag se dit conscient que cela n'est pas pour demain. La preuve, dit-il pour fustiger le comportement « anti-écologique » dans notre pays, est « le nombre de sachets plastique qui volent à la place des oiseaux ». Et il termine en lançant un slogan « Une main, une bouteille », pour signifier la nécessité de prendre en charge au plus vite la question de l'environnement. Rappelons que Azouz Begag est l'auteur de près de 40 livres (romans, essais, nouvelles, scénarios, etc.,) et qu'il était ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances sous le gouvernement français de Dominique de Villepin. Ayant séjourné à Béjaïa du 13 au 15 mai, suite à l'invitation de l'université de la même ville, où il a animé trois conférences, à Aboudaou, à Targa Ouzemour et enfin à la maison de la culture.