Les Espagnols ont fait fort en invitant les Gitanos de Granada. Immanquablement, cela a été d'un effet explosif, telle une grenade. Le bouche à oreille et autre « téléphone... mobile arabe » aidant, le spectacle des Gitanos de Granada a drainé un monde fou... de leur musique. La salle Ibn Zeydoun a été littéralement assaillie par des grappes humaines massivement venues assister à ce concert-événement et découvrir un son, un rythme et autre mode se rapprochant de celui arabe et andalou. Bref, le public algérois aime et adore le flamenco, à l'image des formations Triana d'Alger, Méditerranéo, Costa Blanca, Flamour... Ainsi, le public communiera avec les Gitans, les rois du tempo. Les Gitanos de Granada ont tout de suite été adoptés. Aucune transition ou autre échange d'amabilités d'usage. L'assistance a montré et démontré son sens rédhibitoire de la fête. La fiesta, quoi, à casser la baraque ! La danseuse ayant du chien... andalou charmera, voire envoûtera le public de par ses pas de deux hispaniques, gracieux et aguicheurs sur des rythmes dans la pure tradition flamenca de Grenade avec ses déclinaisons, telles que la solea, les alegrias ou encore les tangos granadinos respirant et transpirant la musique arabe, et ce, à travers le chant caractéristique et très rauque pour ne pas dire « rock », les riffs acoustiques et cristallins et les textes poétiques comme ceux de Frédérico Garcia Lorca et ceux des légendes moriscas granadinas. Cependant, les morceaux de bravoure seront exhibés par le Gitano de Granada, le danseur exubérant attitré, qui par sa classe, grâce et fluidité, captivera l'attention des spectateurs. Ce gipsy offrira une chorégraphie ibérique, ardente, chaude et chaleureuse et surtout gorgée de soleil. Ici, des tours de claquettes pour ne pas dire des « talonnades », là, une allure altière et fière d'un torero, là-bas, une démarche triomphante et triomphale d'un gipsy king. Chaque figure de ce gitan a été frénétiquement ovationnée. La preuve ! Il a été rappelé pour un autre « walkmoon » gitan. Jimi Hendrix ne chantait-il pas : « J'ai réalisé que j'ai été hypnotisé/j'aime ces yeux gitans... » Ainsi, la teneur du programme compte encore des rendez-vous à ne pas rater comme le groupe Baildi de Grèce, Made in Holland, le quartette « dutch », les british Robert Mitchel 3io (bonne orthographe), Darg Arnesen Trio, du fado avec Katia Guerreiro, Aldo Romano quartette ou le quatuor folklorique de Bulgarie, Slavey quartette. Et le bouquet final, avec du « made in bled », Gaâda Diwan Béchar. C'est sûr, faites de la musique ! Et puis, l'entrée est gratuite !