Cette trêve signifie en premier lieu, une réouverture des terminaux permettant l'entrée de marchandises, surtout celles qui font défaut à Ghaza depuis l'imposition du blocus total israélien. Cet embargo est utilisé par l'Etat hébreu comme une punition collective contre l'ensemble de la population (près de 1,5 million de personnes). le manque de produits vitaux, tels que le carburant, le courant électrique, les médicaments, le lait et d'autres produits alimentaires a failli, à plusieurs reprises, provoquer une grave crise humanitaire. plus de 160 personnes, souffrant de maladies graves nécessitant des soins hors de Ghaza, sont morts durant cet embargo, après avoir été empêchés de passer le point frontalier de Rafah, seule porte Ghazaouie vers l'Egypte et le reste du monde. Des milliers de palestiniens, étudiant dans des universités étrangères, des hommes d'affaires, des gens possédant des cartes de séjour dans certains pays hôtes où ils résident et travaillent, ont vu leur vie chambouler à cause de la fermeture de ce point de passage palestino-égyptien qui, du temps de l'autorité palestinienne, fonctionnait selon un accord israélo-palestino-égyptien, conclu avec la bénédiction des Etats-Unis et de l'Union européenne. Ces Etats avaient des observateurs installés en permanence au niveau du terminal, avec pour mission le contrôle de l'application de l'accord en question, signé en 2005. l'autre aspect du malheur des citoyens, toujours lié aux conséquence directes de l'embargo, c'est l'augmentation vertigineuse, parfois incroyable des prix de certains produits de consommation. Il faut rappeler qu'israël a imposé à maintes reprises, le blocus dans la bande de Ghaza et même en cisjordanie occupée, mais pour de périodes assez courtes, sans pour autant arrêter totalement la livraison des produits essentiels, comme cela a été le cas durant les 12 mois passés. la trêve conclue entre le mouvement islamiste Hamas et israël, sous l'égide de l'Egypte, ne fait donc que ramener les palestiniens à la période d'avant le putsh armé, avec l'ouverture du terminal de Rafah en moins, car dépendante, selon israël, du sort du caporal Gilaad Shalit, détenu depuis deux ans à Ghaza. Sa capture a coûté la mort de près de 1000 palestiniens et de milliers de blessés, la destruction de centaines de maisons, de tous les ponts routiers, de la seule station de production d'électricité de la bande de Ghaza, et d'une bonne partie de l'infrastructure de base de ce territoire. depuis jeudi dernier, le Hamas observe sur le terrain un arrêt des combats, alors que son programme électoral, qui lui avait permis d'obtenir une grande majorité au conseil législatif, est basé sur justement la résistance armée et la non-reconnaissance de l'Etat d'israël. certains journalistes de la chaîne de télévision de Hamas, El-Aqsa, sont même arrivés à qualifier de traître à la cause nationale, toute personne susceptible de saboter la trêve conclue avec israël ; alors que par le passé, ces mêmes hommes armés du mouvement islamiste recevaient des ordres visant à faire échouer toute tentative de trêve dans les territoires quand ils étaient contrôlés par l'autorité palestinienne. Aujourd'hui, ceux qui ont traité l'autorité palestinienne et son président de collaborer avec l'ennemi, ont, eux, accepté cette pause sans aucune exigence politique. Plus personne ne parle de libération ni de la ville sainte ni du retour des réfugiés ni de l'arrêt de la colonisation ni de rien, sauf de l'ouverture des terminaux et surtout celui de Rafah. N'est ce pas dommage ? assiégé jusqu'à sa mort dans ses bureaux de Ramallah, le défunt président Yasser Arafat n'a jamais cessé de revendiquer les droits nationaux du peuple palestinien. Toutes les négociations que mène l'actuel président Mahmoud Abbas avec les israéliens, ont une vue nationale avec les mêmes revendications de Arafat. Là est la différence entre deux projets dont l'un est la cause nationale palestinienne, alors que l'autre se résume à un détail entre beaucoup d'autres. le mouvement Hamas doit comprendre qu'israël le veut fort dans la bande de Ghaza, en face des militants du mouvement nationaliste Fatah, mais faible en face de lui. Et c'est ce qui accentue les divisions interpalestiniennes utilisées par l'Etat hébreu pour saboter le processus de paix, sous prétexte de l'existence de deux entités palestiniennes, l'une dans la bande de Ghaza, l'autre en cisjordanie occupée. mais en définitif, c'est pour se dérober de ses obligations devant la communauté internationale, en prétendant l'absence de partenaire palestinien sérieux pour la paix.