Au cours de cette rencontre intitulée «Constantine un patrimoine à revaloriser», des chercheurs, architectes, archéologues, urbanistes et anthropologues ont débattu de la sauvegarde, la réhabilitation et la mise en valeur du patrimoine. Ces questions alimentent depuis quelques temps les discours des responsables politiques et des chercheurs. La situation dans laquelle se trouve le patrimoine constantinois est préoccupante. En effet, la vieille ville se désintègre à vue d'œil, et la lenteur dans la prise de décision pour sa réhabilitation continue de lui nuire, empêchant une action de sauvegarde efficace. Dans l'énoncé de la problématique, Dr Samira Debbache, directrice du laboratoire organisateur a déclaré à cet effet: «Cette rencontre permettra de relancer le débat et interpeller les chercheurs, les responsables politico-administratifs et la société civile afin de consentir des efforts pour préserver les monuments et autres sites, qui constituent l'histoire de notre pays et notre patrimoine». Le rappel de la spécificité géographique et historique de Constantine, figurant dans l'énoncé de la problématique, a illustré l'influence des cultures et des civilisations sur l'architecture millénaire de la ville, l'architecture et l'identité étant étroitement liées. De ce fait, il est à noter que l'ampleur de la dégradation est incommensurable. L'état des quartiers Souika et Sidi El Djlis conduit «inévitablement le Vieux Rocher vers une situation alarmante», selon le diagnostic de Mme Souad Haouari, membre de la cellule de réhabilitation. En outre, les chercheurs lancent un appel en direction de la société civile, des politiques et des spécialistes afin qu'ils se mobilisent pour mener une action d'urgence dans ce sens. La mobilisation de la société civile et la prise de conscience de la notion de patrimoine par les citoyens, et leur implication dans sa sauvegarde est indispensable. Pour M-S. Zerouala, directeur de l'école polytechnique de l'architecture et de l'urbanisme d'Alger, «le mouvement associatif est un trait d'union entre la société et son patrimoine, et doit servir à intervenir efficacement sur la sauvegarde de ce dernier». Par ailleurs, la complexité et la rigueur du dispositif législatif réglementaire font de la question du patrimoine un sujet de conflit entre les différents acteurs privés et publics, ce qui, incontestablement, nuit à une prise en charge efficace.