Sitôt l'été de retour, et comme à l'accoutumée, le prix du ciment prend son envol. Cependant, au lieu d'augmenter crescendo, cette fois-ci, il a atteint son pic habituel très rapidement, ce qui fait craindre de le voir dépasser les 500 DA, son prix actuel. Chez les détaillants, c'est du « Allah ghaleb » qu'on vous sert en guise d'explication. Personne n'a envie de parler de crainte d'un retour de manivelle. C'est à peine si on vous confirme ce qui n'est qu'un secret de polichinelle : « Vous savez, nous, on dépose chez SODMAC notre commande et on paie d'avance pour 20 tonnes qu'on nous sert une fois par mois. 20 tonnes, c'est dérisoire par rapport à la demande ! Alors, forcément « t'bezniss » prend le relais. Ce sont les entrepreneurs qui vendent au prix du double leurs bons de livraison payés 9 millions de centimes à la cimenterie. Cela fait que le sac nous est livré 480 DA ». Du côté de la SODMAC où il n'y a pas un gramme de ciment, c'est motus et bouche cousue qu'on nous oppose. Une circulaire de la direction générale impose qu'elle est la seule habilitée à livrer des informations. Des chantiers qui mettent les bouchées double Cette direction n'est pas à Témouchent mais installée dans une autre wilaya. Le même niet nous est opposé à la cimenterie de Béni-Saf (SCIBS) où l'on nous oriente sur la direction du groupe ERCO qui ne se trouve pas sur le territoire de la wilaya. Mais, gêné, le DG de SCIBS, qui avait l'habitude de communiquer avec la presse, pousse l'obligeance de nous prendre un rendez-vous avec le chargé de la communication du groupe. Manifestement, la rétention de l'information et la volonté de ne pas jouer la transparence sont révélatrices d'une gêne à communiquer. Pour d'aucuns, elle fait penser au pire. Ainsi, il se dit que les barons de l'import-import ont mis quelque part la pression en faveur de leurs juteuses opérations d'import, mettant à profit une très forte demande générée par nombre de chantiers longtemps à l'arrêt à cause des intempéries, des chantiers qui mettent les bouchées double pour rattraper les retards. La seconde hypothèse émise explique que la situation qui prévaut est une manière de mettre la pression sur les autorités de façon qu'elles lâchent du lest sur les questions relatives à la protection de l'environnement. Ce dimanche, les responsables de l'ERCO doivent présenter, pour examen, à la wilaya, leur projet de réalisation d'une seconde unité de production de ciment à Béni-Saf.