Les prix du ciment ne cessent d'augmenter pour atteindre, la semaine dernière, 900 DA le sac de 50 kg, soit plus du double du tarif officiel. Chez les auto-constructeurs, toutes les données sont faussées avec des répercussions sur les prévisions. Ce qui les a contraints à faire une halte en attendant mieux. La spéculation est encore une fois montrée du doigt. À la sortie d'usine, le sac de ciment de 50 kg est facturé à 280 DA. Un prix auquel il faut ajouter 40 DA de marge pour le grossiste et 60 pour le détaillant, soit un prix de vente de 380 DA. Or, en réalité, ce prix n'est jamais pratiqué, et même chez le détaillant (et le prix négocié pour une grande quantité de 200 sacs), il ne peut en aucun cas descendre en dessous de 700 DA, soit un plus de 520 DA, alors que pour des bricoles nécessitant seulement quelques sacs, le prix est non négociable, “900 DA, à prendre ou à laisser !” “Mais le plus grave dans cette pénurie volontaire est que des réseaux se redéploient actuellement afin de revenir à des activités de conditionnement mais en trichant sur le poids en ne mettant par exemple que 42 kg ou, au meilleur des cas, 45, pour des sacs contrefaits portant la mention 50 kg. Par conséquent, le dosage du mortier ou du béton est totalement faussé du fait qu'on se réfère uniquement au nombre de sacs pour des quantités données de sable ou de gravier”, nous explique un entrepreneur qui a dû mettre en chômage quelques-uns de ses travailleurs. Même si les prix sur le marché parallèle équivalent le double, voire le triple dans certaines régions, il n'en demeure pas moins qu'à chaque augmentation des producteurs, les grossistes exploitent cette opportunité pour accroître leur marge bénéficiaire. Cette dernière, même fixée pour les deux maillons de la chaîne de distribution, est considérée dérisoire, car les grossistes comme les détaillants avancent qu'eux aussi ils doivent faire face à des frais de manutention et de transport, et que les 100 DA n'arrangent pas leurs affaires.