Une catastrophe écologique est sur le point de se produire dans trois lieux différents ; les deux premiers à Lakhdaria, le troisième à Bouderbala, dans la wilaya de Bouira, a-t-on constaté de visu. Sous la pression de milliers de tonnes de remblais provenant des chantiers de l'autoroute Est-Ouest, la terre a craqué (au sens propre du mot) et a commencé à glisser inexorablement vers l'oued Bouderbala qu'elle a déjà obstrué sur trois points ; deux au lieudit Ghabet Cheikh (4 km à l'ouest de Lakhdaria), le troisième près du village Talaouagueni (2 km au nord-ouest de Bouderbala). Des petits lacs ont commencé à se former, et un verger d'agrumes se trouve directement menacé de disparition. Quant aux arbres, des oliviers notamment, qui se trouvaient au bas des remblais, ils ont été tout simplement ensevelis. Et le pire est à venir, puisque la terre continue à craquer et à glisser, obstruant chaque jour un peu plus l'oued. Nul besoin d'être spécialiste en hydraulique pour imaginer ce qui arriverait à la prochaine crue de l'oued Bouderbala. D'aucuns vont plus loin encore, estimant que le tronçon de l'autoroute Est-Ouest entre Lakhdaria et Bouderbala se trouve désormais sur un terrain à risques, et n'en veulent pour preuve que les très larges, très longs et profonds sillons apparus au bas-côté de la future chaussée. Les bulldozers de la société chinoise, chargée de la réalisation de l'autoroute, devraient faire route vers l'oued Bouderbala, dès maintenant, avant la survenue de l'irréparable.