Alger-Est est concernée par le phénomène des bidonvilles. On en trouve partout et la commune de Rouiba ne fait guère exception. « 3700 baraques ont été recensées dans les dizaines de sites que compte Rouiba. Une cellule de la commune a été installée et se charge du recensement des familles occupant ces bidonvilles. L'autre cellule placée au niveau de la wilaya déléguée de Rouiba s'occupe de centraliser les données relevées par les différentes communes de la circonscription », relève Merzouk Lakrouz, le président de l'APC de Rouiba. Les sites concernés sont situés en premier dans la zone industrielle mais aussi dans les fermes disséminées à travers cette commune qui a connu une spéculation foncière et une extension urbaine jamais égalée. « Des bidonvilles se trouvent là dans notre commune depuis l'indépendance. Les occupants de la zone sont souvent des travailleurs venus de loin et qui ne disposent pas de logements ; c'est en toute logique qu'ils se sont installés là, les autres habitants des fermes travaillaient chez des colons », souligne M. Lakrouze. « C'est aux responsables locaux que revient la gestion de ces espaces. Cette situation, on en a hérité. Elle était là à notre prise de fonction. Depuis l'année dernière, pas moins de 40 opérations de démolition ont été menées », relève le P/APC qui fait remarquer que des mesures sont prises pour arrête l'extension de ces zones. Ces mesures n'ont pas empêché des personnes de proposer à de nouveaux occupants des « places », en se faisant payer rubis sur l'ongle, sans que les autorités auxquelles a été confiée la responsabilité de « juguler le phénomène », ne s'en soucient. L'on affirme que 400 nouveaux baraquements ont été construits depuis le mois de janvier 2008. « Dar El Beida et Rouiba sont, a affirmé le commandant du groupement de la gendarmerie de Dar El Beida, M. Azizi, lors d'une conférence en novembre dernier, les deux daïras les plus touchées par le phénomène des constructions illicites. Selon le responsable de la gendarmerie, la daïra de Dar El Beida compte, à elle seule, 7269 baraquements. » Une décision « présidentielle » été prise de « réhabiliter » les bidonvilles et d'en contenir l'« extension ». En plus de l'installation de plusieurs sûretés urbaines de proximité, les pouvoirs publics ont « doté » ces baraquements de plusieurs commodités. « Des sites sont concernés par les opérations comme partout ailleurs sur le territoire national. De l'eau et de l'électricité bénéficieront aux résidants », signale le P/APC, sans trop s'étendre sur cette opération confiée en partie à Sonelgaz.