25 baraques ont été démolies, avant-hier, au niveau du domaine agricole dit Draâ El Guendoul Moussa à Dergana, dans la partie dépendante de la commune de Rouiba. Soutenus par un important dispositif sécuritaire, les engins de l'APC ont entamé leur travail de démolition sous la protection des éléments des forces anti-émeutes, qui ont dû déloger par la force les occupants de ces baraques, en usant même de jets d'eau. Au moment où les pelleteuses ont amorcé les premiers coups de pelle, un père de famille a voulu s'immoler. « Il s'en est fallu de peu pour que l'homme succombe, n'était l'intervention d'un voisin qui l'a sauvé in extremis. Il a été toutefois brûlé au troisième degré », affirment les occupants de ces baraques. Nos interlocuteurs brandissaient des quittances d'électricité datant de 2008, pour faire valoir leur droit au même traitement réservé aux autres occupants des bidonvilles de l'algérois. « Les services de Sonelgaz nous ont installé des compteurs depuis belle lurette, mais nous n'avons jamais fait l'objet de recensement de la part des services de l'APC, qui nous ont toujours court-circuités », soutiennent nos interlocuteurs. Le site, qui a été en quelques heures seulement réduit à néant, n'a pas pour autant incité les familles qui y résidaient à quitter les lieux. Ces dernières se sont installées dans des tentes de fortune à proximité des tas de débris laissés par les pelleteuses. « Nous ne savons pas où aller. Nous sommes obligés de rester ici en attendant de trouver une solution de rechange », se lamentaient-elles sur place. Le président de l'APC Merzouk Lakrouz, affirme, quant à lui, qu'il s'agit là d'une opération légale, qui rentre dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire. « Ces indus occupants se sont installés tout récemment au niveau de ce domaine agricole, afin de pouvoir bénéficier d'un logement, or cet endroit va servir prochainement d'assiette foncière pour un projet de construction de logements dans le cadre de la location-vente (AADL). » « De ce fait, il était intéressant, voire opportun de s'y installer », soutient M. Lakrouz tout en ajoutant : « La plupart de ces indus occupants ont acheté ces parcelles de terrain auprès d'un ancien travailleur de l'exploitation agricole (EAC) de Draâ El Guendoul, et ce pour 20 à 30 millions de centimes. Ils ont été tout simplement escroqués. » Le président de l'APC affirmera, par ailleurs, que ce genre d'opération continuera tant qu'il y aura des extensions anarchiques qui viendront se greffer aux sites des bidonvilles déjà existants.