Les services de la conservation des forêts, ceux agricoles et ceux de la Protection civile, vont-ils faire mieux cet été 2009 par rapport à la même période de l'année précédente quant au fait de limiter les pertes et dégâts causés au patrimoine sylvestre et autres récoltes céréalières. Au total, 101 foyers d'incendies ont été enregistrés en 2008 engendrant la destruction d'un couvert végétal d'une superficie totale de 590 ha dont plus de 560 ha de forêts. Ces chiffres, inquiétants, doivent inciter à plus de vigilance pour prémunir le patrimoine forestier des risques de disparition et de dégradation à cause des incendies qui sont souvent le résultat des méfaits de l'homme. Il est certain que les services concernés ont pris dans ce cadre des dispositions en fonction des expériences précédentes pour donner plus d'efficacité et de crédibilité au dispositif de lutte et de prévention contre les incendies devant être mis en branle à partir du 1er juin prochain. Outre l'utilisation d'un matériel radioélectrique destiné à donner l'alerte en cas d'un sinistre et à renforcer le réseau de surveillance, ce dispositif s'appuie également sur la fluidité dans la circulation de l'information entre la salle radio, sites et relais installés dans les localités forestières, notamment au niveau de celle de Koudiat El Assa (Seraïdi), à partir de laquelle va s'effectuer la surveillance des zones de Oued Bakrat, Sidi Aïssa, Aïn Achir et Ras El Hamra, jugées très sensibles aux feux de forêts. Le rôle des brigades d'intervention sera déterminant dans ce dispositif de lutte et de prévention contre les incendies à partir de leurs points d'attache et des sièges de districts des forêts, en l'occurrence Annaba, Seraïdi, El Hadjar, Chorfa, Oued Aneb, Berrahal et Aïn Achir. Encadrées par des forestiers, ces brigades, constituées de 4 à 5 ouvriers chacune, seront renforcées par d'autres brigades d'intervention dotées de véhicules tout terrain, spécialement équipés pour la lutte contre les incendies. En outre, 4 postes de vigie, dont 2 implantés à Seraïdi, et les deux autres à Boukhadra (El Bouni) et à Sidi Yahia (Chétaïbi), assureront, dans le cadre de ce dispositif, la surveillance et l'alerte en cas d'éventuels sinistres de forêt. Ce réseau de surveillance sera appuyé par des tournées de brigades mobiles d'intervention ainsi que par les chantiers forestiers. Un système de permanence est prévu au niveau de toutes les structures forestières et organismes concernés par ce dispositif qui prévoit la mise en place de comités opérationnels de daïra (COD) et communaux (COC), et la prise de dispositions de prévention et de lutte contre les feux de forêt. Des centaines d'amodiataires, des vides labourables, représentent également un moyen de prévention et de lutte contre les feux de forêts, tout comme les apiculteurs car leur activité dépend du maintien de la biodiversité. Occupant une superficie de 68 000 ha, la forêt est composée essentiellement de chênes-lièges, chênes zen, eucalyptus et pins maritimes. A l'instar de celles de la Méditerranée, la forêt de Annaba est soumise, en alternance, à des saisons sèches et chaudes assez prolongées. Elle est donc généralement fragile et peu résistante au feu qui malheureusement détruit, chaque année, d'importantes superficies.