Le coup d'envoi officiel a été donné à partir du palais des sports, à Bab Essebt, où, à partir de 10h, les six caravanes, dotées d'un effectif pluridisciplinaire entre médecins, scouts, agents de la Protection civile, vétérinaires, union des commerçants… ont pris chacune la destination de leur wilaya. Des partenaires de la société civile ainsi que plusieurs secteurs publics se sont joints à cette action de bénévolat pour mieux coordonner les efforts et réduire un tant soit peu ce fléau de santé publique, qui, malheureusement, continue de faire des victimes parmi la population. Interrogé sur le pourquoi du large éventail des profils des participants à cette opération, Aït Abderrahmane Abdelaziz, directeur régional du commerce au niveau de la wilaya de Blida et principal coordonnateur au niveau régional de cette manifestation, dira que les raisons des toxi-infections alimentaires peuvent être diverses et il s'agit de tout un processus bouclé, hélas, aboutissant en aval à une intoxication alimentaire qui peut être mortelle. Ainsi : «La lutte, à travers notamment l'éducation, l'information et la sensibilisation contre ce fléau, doit revêtir une forme multisectorielle, tant les causes sont diverses», dira-t-il. S'agissant des chiffres enregistrés, notre interlocuteur se repère par rapport à l'année 1990, où à l'échelle nationale, on a recensé 9000 cas d'intoxications alimentaires sur une population d'environ 25 millions d'habitants. En 2004, ce chiffre s'est réduit à 4000 cas relevés, alors qu'en 2007, sur une population estimée à 34 millions, on a enregistré 3300 cas. La même tendance se dégage au niveau de wilaya pour les années 2006, 2007 et l'année en cours 2008, avec respectivement 304, 220 et 38 cas enregistrés. Plus de 90% des cas d'intoxications alimentaires, selon un médecin rencontré au point de départ des caravanes, se situent dans la période avril-septembre et sont relevés pour la plupart lors des fêtes et cérémonies traditionnelles. L'essor de la restauration collective, le commerce de proximité ou encore les dons d'aliments et repas de bienfaisance constituent, selon ce médecin, une autre grande catégorie où l'on a enregistré de nombreux cas d'intoxication. Les 10 daïras de la wilaya de Blida, pour répondre au paradigme «vaut mieux prévenir que guérir», vivent donc, ces jours-ci, au rythme d'un riche menu d'activités d'information et de sensibilisation, notamment des projections de diaporamas, des expositions, des pièces théâtrales, organisation de tournois de football, de cyclisme….. Cette campagne, pour rappel, est organisée par le ministère du Commerce, pour la première fois dans une «version caravane» qui, selon les organisateurs, s'inscrit dans une visée de travail de proximité qui aura plus d'impact parmi la population.