Dans le cadre du mois du patrimoine, le centre de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), annexe de Aïn M'lila, a organisé, les 18 et 19 mai, un colloque portant sur le thème : « Sur les traces de Cirta, capitale africaine du monde antique ». La manifestation, qui s'est déroulée sous l'égide du ministère de la Culture, a vu, outre la présence d'éminents historiens et archéologues algériens, des représentants des autorités et du directeur de la culture de la wilaya d'Oum El Bouaghi, celle des instances locales de Aïn M'lila, du directeur, des membres de l'association Les amis du palais du Bey, en plus de la presse locale. Cette rencontre s'est donnée « l'audacieuse tâche de dévoiler les choses cachées de Constantine et de s'attaquer à son archéologie, longtemps méconnue », selon les propres mots du responsable du centre, Houcine Taoutaou. Ce dernier relève que cette ville millénaire n'a pas livré ses secrets concernant ses origines, son évolution à travers les âges, ses monuments, son art, son architecture urbaine, etc. « Contrairement à d'autres villes (comme Timgad ou Djemila), Constantine n'a pas fait l'objet de fouilles programmées et systématiques ; nous devons aujourd'hui jeter un regard nouveau sur ce qui constitue l'archéologie de nos villes », dit-il en préambule. En marge des conférences, le directeur général du CNRPAH d'Alger, Slimane Hachi, fera savoir à l'assistance que le centre de Aïn M'lila est en voie de devenir un lieu de rayonnement culturel et qu'à partir d'octobre prochain il recevra les étudiants en archéologie, qui viendront de tout l'Est algérien, en plus de la création d'une école doctorale. Il annoncera également la réception prochaine d'un centre similaire à Tiaret, qui devra former les archéologues de l'Ouest. Un premier conférencier, Mohamed-Tahar Benazzouz, professeur à l'institut des sciences de la terre, (à Constantine) abordera la ville dans « les effets d'une tectonique active sur le compartimentage géologique du site ». Il rappellera que Constantine est « une région sismique, caractérisée aujourd'hui par les glissements de terrain, qui continue de faire l'objet d'une urbanisation effrénée sans qu'il soit tenu compte de l'instabilité du terrain ». « L'on ne mesure pas les catastrophes qui nous menacent », devait-il ajouter. Bien d'autres communications suivront, à titre d'exemple nous citerons « La préhistoire du rocher de Constantine : données et problèmes », de Nadia Bahra, et « Vestiges romains au palais du Bey », de Sahli Nouar et Mahmoud Taoutaou, en marge d'une exposition de photos de la ville au XIXe siècle initiée par l'association des Amis du palais du Bey.