La Thaïlande, en sa qualité de présidente de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), a exprimé hier sa « grave préoccupation » concernant le procès à huis clos en Birmanie de l'opposante Aung San Suu Kyi, mais a exclu que le groupement régional adopte des sanctions. L'Asean se prononce rarement sur des questions de politique intérieure concernant ses dix membres, dont la Birmanie. La déclaration, qui a fait l'objet de consultations, a été diffusée par le gouvernement de Bangkok et non par le secrétariat de l'Asean. « Il est rappelé au gouvernement de l'Union du Myanmar (Birmanie) que les dirigeants de l'Asean avaient appelé à la libération immédiate de Mme Aung San Suu Kyi », indique ce texte, publié plus de cinq jours après la nouvelle inculpation de l'opposante et son transfèrement vers la prison d'Insein. Le procès de Mme Suu Kyi est entré hier dans sa deuxième journée au milieu d'un important dispositif de sécurité autour d'Insein, établissement pénitentiaire situé au nord de Rangoun. Une centaine d'opposants au régime militaire étaient rassemblés non loin de la prison, selon des témoins. La lauréate du prix Nobel de la paix, âgée de 63 ans, est accusée d'avoir enfreint les règles de son assignation à résidence en liaison avec l'intrusion bizarre d'un mormon américain, John Yettaw, qui s'est invité chez elle début mai.