– Parlez-nous de vous et de votre parcours de musicien ? – Je suis né au Maroc de père sénégalais et de mère marocaine, je suis arrivé en France à l'âge de 12 ans. Lorsque je vivais au Maroc, les fêtes traditionnelles me fascinaient, c'est peut-être la principale raison qui m'a poussé à faire de la musique. J'admirais la façon avec laquelle jouaient les musiciens et j'étais surtout captivé par les percussions. La musique a toujours été pour moi synonyme de fête et de liberté. Je suis un musicien autodidacte. Je me suis inscrit au conservatoire à l'âge de 16 ans avant d'intégrer l'école de batterie de Manu Boursault. C'est Manu Boursault et Guy Lefèvre qui m'ont appris à lire la musique. J'ai commencé à me professionnaliser à l'âge de 18 ans. D'abord, je jouais dans les bals populaires, ensuite j'ai commencé à accompagner des chanteuses de jazz comme Lavelle et Viviane Reed, et c'est comme ça que je suis tombé dedans (le jazz). J'ai joué dans différents clubs parisiens et j'ai participé à des festivals de jazz. Quelques années plus tard, j'ai contribué à la fondation du groupe Ultramarine et c'est vraiment ce groupe qui m'a fait connaître. Ensuite, j'ai intégré l'orchestre national de jazz de France, une grosse structure. A l'âge de 25/26 ans, je fais un retour vers mes racines et j'ai commencé à jouer avec les artistes africains comme Salif Keita et Youssou N'dour. – Pourquoi avez-vous choisi le jazz ? – Le jazz donne une vision multiculturelle et multiethnique. Mes origines me prédisposition à aller vers cette musique métissée. Aux gens de se rapprocher pour mieux se comprendre… – Est-ce votre première participation au festival Dimajazz ? – En effet, c'est ma première participation à Dimajazz et ma première visite à Constantine. Je connais Alger, j'ai déjà fait un concert avec Safi Boutella et je suis venu cinq ou six fois. Dimajazz est un super festival, d'abord par rapport au choix des groupes et ensuite par rapport au staff, on sent une vraie proximité avec les artistes et les organisateurs. Le public est formidable et le théâtre est magnifique. Le public constantinois est l'un des meilleurs publics que j'ai eu à rencontrer. Je reviendrais, Inch Allah! – Quel est votre avis sur les «master class» que vous avez animées au conservatoire de Constantine pendant le festival ? – Les «master class» sont une initiative de l'association Limma qui voulait associer les concerts à un programme pédagogique. C'est très intéressant et très important pour les jeunes qui apprennent la musique. Le fait de voir les artistes jouer, ça fait gagner beaucoup de temps. Les jeunes Algériens n'ont pas de problème du point de vue rythme, mais ils doivent développer leurs prédispositions par l'apprentissage de la technique. La technique n'est bonne que lorsqu'elle est au service de l'émotion. En Algérie, comme dans les autres pays d'Afrique, il y a la matière première, mais il n'y a pas la méthode. – Quels sont vos projets ? – La sortie d'un DVD et la sortie d'un CD fin 2008 début 2009 et une tournée cet été. – A travers votre métier, quel principe défendez-vous ? – Ce que je défends ? Notre héritage culturel revisité par toutes les influences que nous avons vécues en Occident.