C'est à partir de Montréal où il fait toujours froid, 4 degrés, que nous avons eu, hier, par téléphone, le célèbre pianiste Alain Lefèvre et ce, depuis l'ambassade du Canada à Alger. Un point de presse pour le moins original qui n'a pas eu l'effet de glace appréhendé. Alain Lefèvre arrivera en Algérie le 24 mai, directement de Londres, où il aura joué avec le Royal Philharmonique Orchestra, au Royal Albert Hall. Il foulera le sol de l'Algérie pour la première fois, pour donner deux concerts. L'un au Théâtre régional d'Oran le 26 mai à 19 h. A cette occasion, il animera un master class à l'adresse des élèves du Conservatoire d'Oran le 25 mai. L'autre concert aura lieu le 29 mai à la salle Ibn Zeydoun. Salué unanimement par la critique internationale, Alain Lefèvre a une carrière de 20 ans derrière lui, riche de voyages et de rencontres. Qualifié de musicien «foudroyant», il a commencé la musique à l'âge de 5 ans et c'est à l'âge de 17 ans qu'il signera sa première composition Folklore du monde, aux Sonorités de la terre entière, dit-il. Pour lui, «la musique s'adresse à tous les peuples. Elle se doit d'être apolitique et sans frontières», d'où l'importance de sa visite en Algérie. Fier de représenter son pays, le Canada, Alain Lefèvre a, par sa musique, une noble mission qu'il se plaît à propager partout où il passe (la Turquie, le Liban, le Japon, la Syrie, Sarajevo...) et inculquer aux autres cet amour pour la musique classique, en apportant ainsi paix et réconfort. En effet, outre ses concerts prestigieux qu'il donne aux nombreux festivals internationaux dont ceux de Cervantino au Mexique, d'Epidane en Grèce et d'Istanbul en Turquie, Alain Lefèvre joue aussi pour les malades, notamment les artistes et les trisomiques ainsi qu'aux jeunes délinquants. Il se dit, en outre, très ému de venir jouer en Algérie, «berceau de la culture, de la médecine et de l'astronomie». Une popularité qui vient d'être confortée. Alain Lefèvre vient d'obtenir la plus haute place d'écoute pour l'émission qu'il anime sur les ondes canadiennes. «Quand je parle musique, je n'exclues personne. Du raï à la musique du Chili, à Schubert. Ma modeste expérience me permet de parler à des gens qui ne sont pas spécialement mordus de musique classique». Alain Lefèvre, l'est par contre en tout cas, profondément, puisqu'il avoue ne pas trop apprécier les musiques d'aujourd'hui dont le rock ou le rap qui «flattent les instincts» et sont «dénués de qualité». Ceci ne l'empêche pas d'apprécier, cela dit Jacques Brel, Julien Clerc, Serge Reggiani ou les musiques traditionnelles de tous les pays dont les derviches tourneurs... Au programme des concerts qu'il animera bientôt ici, figurent outre quelques-unes de ses compositions personnelles, des oeuvres d'André Mathieu à qui il compte rendre hommage pour sa «musique très émouvante» et faire sortir ce «phénomène» de l'oubli. Alain Lefèvre jouera enfin une pièce musicale dédiée à sa mère qui est malade. Présenté comme un interprète exceptionnel des compositeurs de musiques classique, romantique et contemporaine des ancien et nouveau mondes tels Liszt, Rachmaninov ou encore George Gershwin, Alain Lefèvre confie être «plus intéressé par l'impact de la musique sur la jeunesse». L'invitation est donc lancée aux jeunes à venir assister à ses concerts...