Outre le commerce des fruits et légumes, les vendeurs à la sauvette ont en effet investi, à l'approche de la rentrée scolaire, le créneau juteux de l'habillement pour enfants et des fournitures scolaires. Un détour par le marché couvert du centre-ville, situé sur ce même boulevard, nous a permis de jauger l'activité régnant en ces lieux. Les innombrables étalages installés sur les trottoirs et à l'intérieur du marché croulent sous les articles scolaires : des sacs à dos, cartables, tabliers, aux crayons, stylos et tout l'indescriptible bric-à-brac. Tous les produits sont exposés à même le sol ou sur des étals de fortune. On a l'impression que tout ce beau monde se prend au jeu ; une dynamique en mouvement qui débute tôt le matin pour atteindre son summum vers 10 h. A ce moment, les choses tournent mal parfois, les empoignades et bousculades deviennent monnaie courante et les chalands doivent jouer des coudes pour se frayer un chemin. Les produits exposés, made in China pour la plupart, sont proposés à des prix abordables, de l'avis de certains clients rencontrés sur place. De toute façon, il y a des prix pour toutes les bourses, puisque par exemple, des pantalons (jeans) et en toile sont vendus entre 1 000 et 1 800 DA, des chemises pour enfants sont cédées entre 600 et 900 DA, les tabliers entre 450 et 900 et les cartables et autres sacs à dos entre 400 et 1 200 DA. Pour l'habit féminin, à savoir les robes et autres jupes, il y a un large éventail. Les robes sont proposées dans une fourchette de prix oscillant entre 800 et 1200 DA (un peu plus des fois pour les modèles de luxe) et des jupes sont disponibles à partir de 700 DA, allant jusqu'à 1 000 DA en fonction de la qualité. Les soldes font aussi partie du paysage, ainsi que la vente à la criée. Des jeunes, à peine sortis de l'enfance, crient à tue-tête, égrenant une liste de produits, celle-là même présentée aux parents à chaque rentrée scolaire. Ainsi de fil en aiguille, en l'occurrence d'une trousse à un cartable, d'un tablier à des baskets, les petits budgets des parents s'évaporent. D'ailleurs ceux-ci se plaignent surtout de la cherté de la vie en général et des dépenses régulières et dispendieuses inhérentes à de ce genre d'événements, d'autant plus que cette année encore, la rentrée scolaire coïncide avec le mois sacré du Ramadhan, autre rendez-vous ruineux pour les petites bourses.