Nous apprenons de sources dignes de foi que deux enquêtes viennent d'être finalisées par les services du groupement de gendarmerie de la wilaya, après les investigations menées au niveau de la direction de l'Entreprise du ciment et dérivés (ECDE) de Chlef, dont le siège est à la sortie ouest de la ville. La première concerne l'achat de 950 téléviseurs pour les travailleurs de l'entreprise auprès d'un fabricant privé situé à l'est du pays.Selon les premières informations, cette acquisition, dont le montant dépasse les 1,4 milliard de centimes, s'est effectuée de gré à gré, en violation du code des marchés publics, lequel prévoit que les transactions d'un tel montant doivent obéir à un marché ouvert à la concurrence. Or, les gestionnaires de l'ECDE ont choisi directement leur fournisseur sans se référer à la procédure réglementaire, est-il encore précisé. L'autre enquête a porté sur les violations du cahier de charges définissant les conditions d'octroi de l'agrément aux revendeurs du ciment.Les enquêteurs ont relevé que le fils du directeur général de l'ECDE, installé il y a une année à la tête de l'entreprise, figurait parmi cette catégorie de distributeurs et ne disposait que d'un local de 160 m2, alors qu'il est fait obligation aux clients de la cimenterie d'avoir des dépôts de 460 m2 chacun. Signalons que la vente du ciment fait l'objet d'une spéculation sans précédent, au point que le prix du sac a triplé et que les bons d'enlèvement du produit sont vendus à la sortie même de l'usine à deux et trois fois leur prix de cession. Le préjudice causé au développement local ne semble pas inquiéter les autorités censées contrôler ou remédier à ces dérèglements graves.