Des sacs de ciment contrefait ont été repérés au niveau de 4 wilayas du centre du pays à savoir Alger, Boumerdès, Blida et Tipaza. Il s'agit de ciment de catégorie CPJ CEM II/A 42.5-NA 442 conditionné dans des sacs de 50 kg. C'est l'Entreprise des ciments et dérivés d'Ech-Chellif (ECDE) qui a donné l'alerte. En effet, l'entreprise a été informée des faits il y a de cela une dizaine de jours. D'après le PDG de l'ECDE, ces sacs ont d'abord été repérés à Blida. Sur ce, les responsables de l'entreprise ont tout de suite alerté les services de sécurité et les Directions de la concurrence et des prix au niveau des 4 wilayas du centre qui sont susceptibles d'être touchées par ce trafic et ont, par la suite, publié un communiqué afin de prévenir les citoyens et dégager de fait leur responsabilité quant aux effets induits par l'utilisation de ce ciment contrefait. Pour M. Meknassi, la commercialisation de ces sacs pourrait constituer un véritable danger dans la mesure où les contrefacteurs pourraient recourir à l'emballage de ciment de moindre résistance (de catégorie 32.5) ou d'une composante chimique non conforme aux normes dans des sacs contrefaits et portant les références de l'ECDE Chlef, d'autant plus le produit Chlef est fortement apprécié pour sa qualité. Aussi, les responsables de l'entreprise n'ayant pas réussi à mettre la main sur l'un des sacs contrefaits ni sur les contrefacteurs, ont dû se résoudre à déposer plainte contre X avant d'y voir plus clair. En attendant, l'ECDE Chlef insiste sur le fait que leur produit doit être reconnu au marquage permettant l'identification de l'emballage utilisé et de son fabricant, ainsi qu'un marquage en surimpression indiquant les données relatives à la traçabilité du produit, à l'image de la date de fabrication. Pour sa part, M. Abdelhamid Thamri, président du directoire de la SGP industries du ciment (GICA), indique que ce n'est pas la première fois que l'ECDE Chlef fait face à ce genre de problèmes, estimant par la même occasion que ce genre de trafics est imputable aux tensions qui peuvent surgir sur le marché du ciment à certaines périodes. Il est vrai qu'avec le lancement de chantiers gigantesques dans le bâtiment (programme de réalisation d'un million de logements) et dans le secteur des travaux publics (autoroute Est-Ouest, réalisation de ports, aéroports…ect), la demande en matière de ciment a fortement augmenté et le marché peut être confronté à une offre insuffisante. D'où la naissance de ce créneau qui constitue un véritable nid où grandit et se nourrit la contrefaçon. C'est ainsi qu'il y a de cela une année l'ECDE a été surprise de trouver sur le marché un ciment conditionné dans des sacs contrefaits. Ces sacs, facilement identifiables, étaient de dimensions moins larges et loin de contenir le poids normalisé de 50 kilogrammes, ne contenant en fait que 42 kg de ciment. Aussi, l'engouement des spéculateurs pour le ciment de Chlef serait dû à la bonne qualité du produit, ainsi qu'à la facilité de sa commercialisation en Algérie qui draine des bénéfices substantiels. Selon la Direction du commerce de la wilaya de Chlef, il a été recensé au cours de l'année 2006 plus de 450 registres du commerce spécialisés dans la vente en gros du ciment. Après contrôle, une campagne d'assainissement a été ordonnée et a exclu quelque 200 commerçants ne répondant pas aux critères et ne disposant pas de locaux. Plus récemment, et plus exactement à la fin du mois de décembre de l'année écoulée, les services de la concurrence et des prix de la wilaya de Mascara ont réussi à saisir 400 sacs de ciment frelaté qu'un particulier détenait à Mohammadia. Quelques temps plus tôt, une opération similaire a permis la saisie de 143 autres sacs du même matériau ainsi que la découverte d'une substantielle différence dans le poids affiché et celui réel desdits sacs qui ne dépassaient guère les 42 kg au lieu des 50 comme l'exige la réglementation. L'enquête menée par ces mêmes services a permis de découvrir que l'emballage provenait lui aussi de la contrefaçon et qu'un groupe de barons du ciment chapeautait ce commerce parallèle et illicite. L'emballage contrefait, portant le signe “Squise”, en référence à l'usine de Zahana, a été saisi et le réseau démantelé. D'après des recoupements, les camions servant au transport du ciment frelaté transitent par les entreprises de construction activant dans les confins algéro-marocains.