L'association pour la promotion de la femme Assirem et l'APC de Boudjellil, en collaboration avec l'association Gehimab et le Laboratoire d'anthropologie sociale Las Ehess de Paris organisent, le 3 juin prochain, une journée d'étude « Patrimoine et culture », en hommage à deux éminentes personnalités de la région de Boudjellil. Il s'agit, en l'occurrence, de l'anthropologue et écrivain Tassadit Yacine et du cheikh Oubelqassem Al Boudjellili (1829-1998), disciple et continuateur de cheikh Aheddad. En cette occasion, il sera présenté au public le projet Assirem-Gehimab en deux volets. Le premier consiste à doter la bibliothèque de Boudjellil d'un fonds documentaire dans le domaine berbère (collections personnelles de Tassadit Yacine et des Amrouche) alors que le second ambitionne de créer une section d'astronomie au niveau de l'association Assirem avec l'aide de Benhocine Mohand Arezki de l'observatoire de Bouzaréah pour assurer la formation. Vers 11 h, il est prévu la visite de Timâmmert N'cheikh Ouvelqassem située au centre du village de Boudjellil et qui abrite en cette occasion une exposition sur les manuscrits anciens. Dans le courant de l'après-midi, le patrimoine matériel et immatériel de Boudjellil sera revisité lors d'un workshop sur les manuscrits en langue berbère, dans le cadre du projet de recherche FSP « Modes de production et de transmission de la culture dans les sociétés berbères » et d'une rencontre autour de l'œuvre de Tassadit Yacine. Ce workshop verra la participation de Tassadit Yacine, Djamil Aïssani, Sonia Dayan, Alain Joxe, Othmane Bensaci, Mustapha Tidjet, Hervé Sanson, Jean Pierre Faguer et bien d'autres. Le thème est bien entendu justifié par la découverte d'un manuscrit en langue berbère dans la zaouïa de cheikh Oubelqassem et qui vient ainsi compléter la liste des manuscrits localisés ces dernières années en Basse Kabylie. Cette zaouïa fondée par cheikh Oubelqassem dans la seconde moitié du XIXe siècle a été longtemps un centre de savoir qui a rayonné aussi bien sur les régions kabylophones que arabophones. Le cheikh Oubelqassem lui-même faisait partie de la silsila de cheikh Aheddad dont il tenait une Idjaza et dont il a assuré la succession à la tête de la confrérie de la Tariqa Rahmaniya après la disparition du maître en 1973. A noter que les membres de l'association Assirem ont tenu à cette occasion à mettre également à l'honneur le patrimoine culinaire de la région en présentant à leurs invités une collation et un repas typiquement traditionnels.