A Guelma, les parents de plus d'une centaine d'élèves ont crié, hier, au scandale, aux portes de l'école Mouloud Feraoun. Leurs enfants ont été casés dans une école primaire insalubre. «Il y a des rats dans les classes! Les tables sont trop petites pour nous et en plus, les salles n'ont pas été nettoyées depuis bien longtemps», avouera un groupe d'élèves de 7e année qui devaient être orientés ver le CEM 8 Mai 45 de Guelma. Par manque de places pédagogiques dans cet établissement, la direction de l'éducation a notifié le transfert de 5 classes «excédentaires» au 3e étage de l'école primaire Mouloud Feraoun, située à quelques mètres de ce même CEM. L'allégresse des enfants passant du primaire au collège s'est transformée en un véritable cauchemar. Avant-hier, un premier contact entre les parents des élèves et le directeur du CEM 8 Mai 45 a eu lieu, mais tournera vite au vinaigre. Un parent d'élève déclarera à ce sujet: «Mon fils est choqué; il est dégoûté par cette situation injuste; il ne veut plus aller à l'école et je ne peux, à ce qui lui arrive, lui donner aucune explication plausible, car pour une fois, il a raison !» Hier matin, les élèves et leurs parents se sont regroupés au niveau de l'école primaire Mouloud Feraoun pour dénoncer la situation. L'arrivée du directeur de l'éduction nationale apaisera quelque peu le climat tendu. Il déclarera à tous que les doléances des parents d'élèves seront prises en charge, tels le nettoyage des lieux, la mise à la disposition des élèves d'un matériel pédagogique (tables et chaises), l'affectation de surveillants, etc. D'autre part, les enseignants que nous avons rencontrés sur les lieux indexeront avec virulence la situation du fait accompli dans laquelle on les a mis. Une enseignante déclarera devant les élèves : «Regardez par vous-même la détérioration de l'estrade, de ma table, du tableau. C'est une honte de nous faire travailler dans ces conditions». Et d'ajouter : «Ce sont des élèves de 7e année. Où vont-ils faire leurs travaux pratiques, les cours d'informatique et séances d'éducation physique, ici à Mouloud Feraoun?» Et d'ajouter encore : «Bien sûr, la direction de l'éducation compte sur nous pour les faire traverser la rue, chaque jour, vers le CEM 8 Mai 45, avec tous les risques que cela implique». A la direction de l'éduction nationale, sa secrétaire générale que nous avons contacté à ce sujet a déclaré: «Nous avons respecté à la lettre les directives du ministère en assurant une place pédagogique pour chaque élèves». Et d'ajouter: «Nous avons un déficit de 66 classes à travers la wilaya de Guelma». Quoi qu'il en soit, la direction de l'éducation nationale a tout bonnement improvisé, car comment expliquer que ce soient les enseignants eux-mêmes qui aient désempilé et agencé les bancs d'écoliers quelques heures avant la rentrée scolaire.
