Accueilli dans le cadre champêtre de la station expérimentale dépendant de l'institut technique des grandes cultures d'El Khroub (ITGC), le 2e salon du blé, programmé sur deux journées, a drainé une foule impressionnante composée essentiellement de céréaliculteurs invités par la Chambre d'agriculture, initiatrice et pilote de ce grand rendez-vous organisé à la veille des grandes manœuvres de la campagne moissons-battages 2009. Communications et débats ont tourné, durant la première journée, autour de la thématique du blé en tant que garant de la sécurité alimentaire, fil conducteur qui a conduit Abdelmadjid Mechaâr, responsable de la production à la direction des services agricoles de Constantine, à intervenir sur l'évolution et les perspectives de la céréaliculture dans la wilaya où, rappelle-t-il, les performances des communes de Aïn Abid, El Khroub et Ouled Rahmoune totalisent à elles seules 40 % de la production globale de céréales. Considérée, bon an mal an, comme une wilaya modèle en la matière, celle-ci est passée de 770 000 q lors de la campagne 1998/1999 à 1 207 000 q en 2007/2008, en passant par des périodes de vaches maigres à l'exemple de la campagne 2001/2002, avec 504 000 q, le point d'orgue ayant été atteint lors de la campagne 2006/2007 avec un pic de production de 1 300 385 q. Evoquant le problème de la baisse de production du blé tendre, qui occupait jusqu'en 2004 près de 63 % des superficies emblavées, avant de connaître une forte baisse imputable à l'apparition des maladies foliaires, et surtout de la rouille jaune, Abdelmadjid Mechaâr fera un parallèle avec la production de blé dur qui connaît une accroissement, d'autant que ce produit est écoulé auprès des CCLS au prix de 4 500 DA le quintal contre 3 500 DA pour le blé tendre. D'où l'intérêt manifesté pour la culture du blé dur par rapport au blé tendre tombé en disgrâce. Le conférencier révèlera également qu'en matière de production de semences, le programme annuel mis en place sur une superficie de 8 000 ha couvre non seulement les besoins de la wilaya de Constantine mais aussi ceux des autres wilayas. Sur cette base, l'intervenant se félicitera, d'une part, de la qualité et de la régularité de l'approvisionnement des céréaliculteurs en intrants nécessaires à la bonne conduite de leur itinéraire technique, et d'autre part, de l'existence d'un pôle de structures d'animation, susceptibles d'accompagner et de booster les céréaliculteurs investis dans les trois programmes principaux mis en oeuvre pour donner un coup de fouet à la céréaliculture. Dans ce cadre, l'accent est mis en particulier sur le programme de résorption de la jachère (estimée actuellement à 40 000 ha) qui devrait atteindre son apogée en 2014 et laisser place à la production de légumineuses alimentaires et celles fourragères, dont la valeur ajoutée à été particulièrement soulignée. Dans ce contexte, visant à diminuer fortement les superficies de la jachère, l'objectif arrêté par la direction des services agricoles pour la campagne 2009/2010 est de l'ordre de 10 000 ha.