La «mission impossible» des émissaires de Belkhadem avait pour but d'élucider les causes de la crise qui perdure, depuis les récentes élections législatives, entre le mouhafedh Boukhari Brahim, également président de l'APW, et un groupe de militants dirigé par des membres du conseil national du parti. Ces derniers, dont Habibi Abderrahmane et Aoufi Mohamed (ex-députés) et Stambouli Omar (ex-président de l'APW) reprochent au mouhafedh «le blocage des institutions locales du parti dont les activités du bureau de la mouhafadha et celui de la kasma de Mascara ainsi que le non-respect des directives du secrétaire général du parti». Tout en affichant leur satisfaction quant à cette initiative, ils considèrent que le déplacement des membres de la commission d'enquête à la mouhafadha «fait suite à une pétition comptant 160 signatures des membres de l'assemblée générale de la mouhafadha, adressée en juillet dernier à Belkhadem, lui demandant l'annulation de la désignation du mouhafedh et l'approbation de la tenue d'une assemblée générale extraordinaire de la mouhafadha». La majorité des secrétaires des kasmas, des maires, des membres FLNistes de l'APW et les deux députés Boukeroucha Abdelkader et Boudali Benyahia, reçus séparément par les membres de la commission d'enquête, ont soutenu le mouhafedh, tout en contestant les propos de ses antagonistes «qui œuvrent, selon leurs dires, à déstabiliser le parti à des fins personnelles». Contacté par nos soins, le mouhafedh, entouré de ses partisans, n'a pas hésité à dire que ses opposants «se sont retrouvés abandonnés par la base militante du parti». Du côté des militants, on estime que «les enquêteurs de Belkhadem sont appelés à définir honnêtement les responsabilités de chacun afin de mettre un terme aux profondes dissensions dont souffre le parti».