Les enseignants des trois paliers de l'éducation nationale de la wilaya d'Alger menacent de reprendre le chemin de la contestation dès la prochaine rentrée sociale. « On va faire entendre nos voix ! ». C'est sur ce ton qu'a menacé, hier à Alger, le secrétaire général de la coordination d'Alger du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), lequel a décrit, lors d'une conférence de presse, un tableau noir sur ce qu'est devenue la situation de l'éducation nationale. Son constat : « C'est le marasme dans les écoles algériennes. » Selon lui, enseignants et élèves se débattent dans de multiples problèmes, entre autres « la surcharge dans les classes, la programmation catastrophique, l'insécurité… ». Ne décolérant pas, Abdelhakim Aït Hamouda a, tout au long de son intervention, critiqué la réforme de Benbouzid, qu'il qualifie d'échec total. « L'enseignant n'est pas grand-chose si on ne lui donne pas les moyens », dit-il. Celui-ci exige une meilleure programmation. Les enseignants d'Alger encouragent, par ailleurs, toute initiative visant à améliorer la situation matérielle des travailleurs de l'éducation en prenant en compte leur pouvoir d'achat. En effet, ils demandent de revoir le calcul des indemnités avec effet rétroactif depuis janvier 2008. M. Aït Hamouda avertit que dans un proche avenir, « on aura que des enseignants bras croisés ». L'orateur dénonce la gestion actuelle du dossier des œuvres sociales. « L'UGTA ne nous représente pas et ce n'est pas à elle de gérer notre argent », déclare-t-il. Dans ce cadre, l'orateur demande l'annulation de l'article 94-185 qui confie à l'organisation de Abdelmadjid Sidi Saïd la gestion des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation. La coordination d'Alger, qui agit sous la bannière du SNTE, refuse, entre autres, les dispositions prévues par le nouveau statut particulier de la Fonction publique, notamment dans son volet classification et promotion. Tout en exigeant la protection de l'enseignant, M. Aït Hamouda estime qu'il faut également revoir la loi d'orientation. Les enseignants d'Alger revendiquent la promulgation d'une loi qui les protège de toute manipulation. Ils demandent aux pouvoirs publics d'agir en vue de diminuer le volume horaire de l'enseignement, surtout pour le premier palier. Ils réclament aussi la réduction à 25 ans la durée de travail avant la retraite. Les différents intervenants à la rencontre d'hier prédisent un « avenir noir » pour l'enseignement en Algérie, si les pouvoirs publics ne viendraient pas à sauver le secteur. Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation prévoit que « les résultats de cette année seront catastrophiques ».