A la faveur de la conférence de presse qu'il a donnée hier à l'issue de la présentation en Conseil des ministres de son projet de loi relatif à la réparation des conséquences sanitaires des essais nucléaires français au Sahara et en Polynésie, le ministre de la Défense, Hervé Morin, répond à El Watan « Pour l'Algérie, il s'agit d'un dispositif particulier, l'Algérie étant un Etat souverain et indépendant. Nous comptons considérer tous les travailleurs qui ont participé aux essais nucléaires français au Sahara entre 1960 et 1967. Toutes les victimes seront indemnisées selon des règles identiques. Sur les 13 tirs en galeries, 4 ont connu des incidents dont un majeur. Les fuites de radioactivité ont été mineures sauf pour le site de Berryl. Nous sommes en train de préciser les choses. La zone interdite durant les tirs est immense, elle est de 350 km par 450 km, selon les documents dons nous disposons, c'était une zone inhabitée qui a fait l'objet d'une surveillance stricte assurée par des hélicoptères. » Quant au groupe d'experts algériens et français, mis en place fin 2007, le ministre s'est contenté de dire que « cela fait partie des relations avec la France ». Rappelons que le Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense, Marcel Jurien de la Gravière, nous affirmait la semaine dernière (ndlr El Watan du 19 mai) que l'application de la future loi française devra, pour pouvoir être appliquée aux Algériens, passer par un accord bilatéral.Le ministère de la Défense évalue le personnel qui a travaillé pour les essais nucléaires français en Algérie au Centre d'expérimentations militaires (région de Reggane) et au Centre d'expérimentations militaires des oasis (In Nekker) à 27 000 dont environ 3000 travailleurs algériens employés localement. Quant aux populations de la région de Reggane, elles avaient été estimées à 50 000 personnes en 1957.