Est-ce que Mami sera présent à Paris pour son procès ? Selon ses dires, Mohamed Khelifati dit cheb Mami sera présent à l'audience du 2 juillet pour faire toute la lumière dans cette affaire, qui a permis de faire apparaître les personnes voulant, par tous les moyens, briser sa carrière professionnelle, en jetant du discrédit sur sa personne. Quel est son état d'esprit actuellement ? Etes-vous en contact avec lui ? A l'exception des regrets qu'il exprime de n'avoir pas pris immédiatement conscience du piège que lui tendait la pseudo-victime, il semble d'un bon moral, entouré de tous les membres de sa famille et déclare assumer la situation dans laquelle il s'est retrouvé. Pourquoi a-t-il fui en Algérie ? Cela lui a valu un mandat d'arrêt international… Il pensait, d'une part, qu'il ne pourrait pas bénéficier d'une autorisation de se rendre en Algérie, compte tenu de l'interdiction de quitter le territoire français, édictée par la juge d'instruction sur l'ordonnance de contrôle judiciaire du 2 février 2007. D'autre part, ayant appris l'altération grave de l'état de santé de sa mère, d'un âge avancé, il a privilégié le sentiment maternel à la règle du droit imposée par la juge d'instruction. Les charges retenues contre votre client sont graves : enlèvement et séquestration, violences commises en réunion avec préméditation sur une personne vulnérable, menaces. Quelle est sa version, sa ligne de défense ? Que s'est-il passé réellement ? Il y a lieu de rappeler que les faits reprochés à mon client ont été disqualifiés par le réquisitoire définitif du procureur de la République de Bobigny, en ce sens où seule la complicité a été requise s'agissant du prétendu enlèvement et administration de substance nuisible. Quant aux autres chefs d'inculpation requis contre lui, ils sont discutables, et lors de l'audience, de nombreuses zones d'ombre seront dissipées devant le tribunal. Enfin, il est nécessaire de rappeler que contrairement à ce que racontent certains journalistes, en méconnaissance de la procédure et encore moins de la réalité des faits, les peines maximales encourues par l'intéressé n'excèdent pas 5 années d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, conformément aux dispositions pertinentes du code pénal. D'autres personnes seront présentes au procès : Michel Le Corre, alias Michel Lévy, son manager, Abdelkader Lallali, son homme de main, et Hicham Lazaâr, son directeur artistique et homme de confiance. Quelles sont les responsabilités des uns et des autres ? Chacune des personnes citées est poursuivie pour sa participation active dans la réalisation de cette infraction et certains ont même joué le rôle d'instigateur dans cette malheureuse affaire où Khelifati s'est retrouvé, à son corps défendant, impliqué. Sa compagne raconte une scène extraordinaire dans son interview au quotidien Le Parisien. Alors qu'elle se trouvait au commissariat pour déposer plainte, Mami l'aurait appelée pour lui dire : « Ce n'est pas possible que ça (l'avortement) ait raté ! J'étais là ! Le sang, je l'ai vu ! » Une version qui serait confirmée par le policier présent au moment de l'appel téléphonique… S'il est vrai que Khelifati a déclaré lors de la communication téléphonique avec la prétendue victime, « qu'il était là et a vu du sang », alors qu'il était absent, il n'en reste pas moins que cette déclaration visait uniquement le but de convaincre cette dernière de cesser de lui réclamer des sommes exorbitantes pour se faire avorter. D'ailleurs, sa déclaration faite dans le journal Le Parisien est beaucoup plus de nature à le servir, dès lors qu'elle ne nie pas avoir réclamé de l'argent à l'intéressé. Cette affaire a déjà fait une grande victime, la petite fille de 3 ans qui a survécu au drame et qui, aujourd'hui, ne sait pas qui est son père. L'ex-compagne de Mami affirme que si Mami souhaite voir sa fille un jour, elle ne s'y opposerait pas. Quelle est la position de votre client ? Pour l'instant, la préoccupation majeure de Khelifati est de terminer avec ce procès, et c'est par la suite qu'il pensera à cette question de filiation, qui ne relève nullement de la compétence du juge judiciaire. Selon la déclaration de la prétendue victime, l'enfant serait issu d'une union amoureuse. Cette allégation est déclinée par Khelifati, qui précise que la jeune femme n'a jamais été sa compagne. Il entretenait avec elle des rencontres occasionnelles et ce malheureux enfant lui a été imposé contre son gré, sans avoir été consulté, dans la seule perspective de lui soutirer de l'argent, comme elle l'avait déjà fait à d'autres personnes. Concernant l'enfant, je pense que Khelifati, animé d'un sentiment affectueux, comme tout autre artiste, pourra à l'issue du procès décider de la suite qu'il réservera à cette question. Cheb Mami pense-t-il remonter un jour sur scène ? Dans la vie, aucune personne n'est à l'abri d'une infraction, qu'on peut commettre soit par intention, soit par abstention. D'autres artistes célèbres ont déjà fait l'objet de poursuites pénales pour des faits beaucoup plus graves, et on les voit aujourd'hui monter sur scène, emportant même l'adhésion de nombreux fans. Cheb Mami est toujours l'idole des jeunes, et cette affaire, qui sera certainement éclaircie par le tribunal, n'aura pas, à mon humble avis, des conséquences néfastes sur sa brillante carrière de chanteur.