La star du raï encourt 10 ans de prison et une amende de 150.000 euros. Est-ce l'épilogue? Arrêté au début, libéré par la suite, puis placé sous contrôle judiciaire, et enfin recherché par Interpol voilà Cheb Mami arrêté et incarcéré de nouveau. Le feuilleton intitulé «l'affaire Mami» se poursuit. Les épisodes ne se ressemblent pas même si le scénario reste le même. A une journée de son procès prévu demain à Bobigny, Cheb Mami a été incarcéré à Paris. L'arrestation «du prince du raï» est intervenue lundi à sa descente d'avion en provenance d'Alger. L'artiste qui s'est déplacé en France pour assister à son procès, a été interpellé à l'aéroport d'Orly-Sud en vertu d'un mandat d'arrêt international lancé contre lui en mai 2007. Présenté avant-hier soir devant le parquet de Bobigny, le chanteur de raï a été par la suite présenté à un juge des libertés et de la détention (JLD). Suite à cette arrestation, Mohamed Khelifati, 42 ans, sera dans le box des prévenus pour son procès jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-Saint-Denis). La star du raï est accusée par son ex-compagne Isabel S., 43 ans, photographe de presse, de «complicité de violences» avec circonstances aggravantes après une tentative d'avortement forcé qu'elle aurait subie en 2005 dans une villa à Alger. Plus précisément, les faits remontent à quatre ans. Selon les déclarations de la photographe, Cheb Mami lui avait demandé d'avorter, juste après qu'elle lui ait annoncé sa grossesse. La concernée s'est présentée devant la justice française, où elle a porté plainte comme étant victime d'un curetage de la part de deux femmes et un homme dans une villa en Algérie. Vers la fin de l'année 2006, la justice française a mis en examen l'inculpé. Il a été incarcéré pendant trois mois à la Santé à Paris. Libéré après le versement d'une caution de 200.000 euros, il est placé sous contrôle judiciaire. En 2007, cheb Mami est rentré en Algérie parce qu'il est «inquiet sur sa mère très âgée». Accusé de fuir la France, Mami s'est défendu disant qu'il souhaite être jugé en Algérie. Juste après son entrée en Algérie, Mami a expliqué au Quotidien d'Oran, qu'il ne fait pas confiance à la justice française. «Je n'ai pas fui la justice, j'ai fui l'injustice. J'ai fui la justice à deux vitesses», disait-il au Quotidien d'Oran en juin 2007. Tout porte à croire, au regard des «actes» de cette affaire que Mami a fait l'objet d'un véritable complot. Lui-même en est conscient. Il l'a dit d'ailleurs. «La plus grosse erreur de ma vie, c'est d'avoir suivi le mauvais conseil de mon manager», a-t-il dit. Et de dénoncer clairement l'acharnement des médias français contre lui. «C'est un acharnement quasi orchestré des médias français (...) contre un nom célèbre arabe», explique-t-il. En tout cas, Mami reconnaît sa faute. Dans une autre interview au journal français Libération, il a avoué: «...Je lui avais demandé d'avorter et elle avait refusé. Ce n'était pas une relation sérieuse et je ne voulais pas d'enfant illégitime.» Cette affaire a été longuement commentée par la presse française parue hier. Le Monde, Le Figaro, Le Parisien et autres titres sont tous revenus sur l'arrestation de Cheb Mami en assurant que le chanteur sera bel et bien présent à son procès. Il reste à savoir si ce feuilleton de «l'affaire Mami» connaître son épilogue demain ou s'il s'agit juste d'un autre épisode comme les précédents. Dans tous les cas, l'affaire est à suivre.