Il est à craindre que, si Cheb Mami foule le sol français, le parquet fasse exécuter le mandat d'arrêt contre lui. Le procès de la star du raï Cheb Mami, devrait s'ouvrir jeudi à Bobigny dans la banlieue parisienne pour motif de «violence volontaire, tentative d'avortement forcé, séquestration et menace» sur son ancienne compagne française. Mohamed Khelifati dit Cheb Mami, a été mis en examen en octobre 2006 par le parquet français. Il a été incarcéré pendant trois mois durant la même année, à Paris, puis libéré après versement d'une caution de 200.000 euros. Placé sous contrôle judiciaire, il regagne l'Algérie pour s'installer à Oran, en mai 2007, où il possède des biens immobiliers voulant ainsi se dérober à la justice française qui, selon lui, est «injuste». Se déplaçant entre Oran et sa ville natale Saïda, Cheb Mami a passé des moments très difficiles tant il était assailli par la justice française. Un mandat d'arrêt international a été lancé contre lui en mai 2007. Aussitôt, Interpol avait demandé aux autorités algériennes de le livrer à la France à la suite de sa non-présentation à une convocation de justice et pour fuite. Notons que le prince du raï était inculpé de trois chefs d'accusation à savoir «tentative de meurtre, de complicité de violences avec trois circonstances aggravantes, préméditation et faits commis sur personne vulnérable, complicité d'administration de substances nuisibles, et menaces». Pour sa part, Cheb Mami s'est justifié en argumentant: «Ma mère très âgée s'est inquiétée à cause de cette arrestation et mon séjour en prison.» C'est donc pour être à côté de sa mère très malade qu'il s'est déplacé en Algérie. Il semblerait aussi, selon son avocat Me Khaled Lasbeur, qu'il serait présent à l'audience devant le tribunal correctionnel de Bobigny, jeudi prochain, déclarant, qu'«il m'a assuré qu'il sera là. Il veut s'expliquer sur le fond du dossier». Cependant, si Cheb Mami foule le sol français, le parquet fera exécuter le mandat d'arrêt contre lui. Il serait interpellé pour comparaître devant le juge des libertés afin qu'il se prononce sur sa détention provisoire. Aussi, il a été mentionné que «ses complices» Maurice Levy, son ex-manageur ainsi que son homme de confiance, Hicham Lazaâr et Abdelkader Lallali devraient aussi comparaître pour les mêmes motifs. Depuis l'annonce de cette affaire, le chanteur du raï a mis sa carrière artistique en veilleuse et vit loin des projecteurs depuis deux ans en Algérie. Une carrière à laquelle il a su donner une portée internationale en la mélangeant à d'autres genres musicaux.