Comme d'habitude, les Débats d'El Watan drainent beaucoup de monde. Le sujet débattu hier à l'hôtel Essafir d'Alger s'articulait autour de la problématique de la nation et ses rapports avec la religion, la politique et la culture. Quelle problématique de la nation en Algérie ? C'est à cette question que Fanny Colonna, sociologue, directrice de recherche émérite à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (France), et James McDougall, historien, ont tenté d'apporter des éléments de réponse. Dans une approche scientifique, les deux conférenciers soulignent d'emblée l'importance du rôle de la religion dans la construction de la nation en Algérie. « La religion a joué un rôle clé dans le problème de la nation », estiment les deux conférenciers. L'influence de la religion ne date pas d'aujourd'hui. Selon Fanny Colonna, elle remonte à l'époque coloniale et a duré jusqu'à un passé récent. La politique a, elle aussi, un impact considérable en Algérie. Pour la conférencière, l'influence de la politique a même rendu stérile la culture et l'université post-indépendance. « Jusqu'à 1981, il n'y avait pas seulement une histoire officielle, mais aussi une science sociale licite », explique-t-elle. Les conférenciers ont souligné aussi que les rapports de force au sein du PPA-MTLD ont été en faveur du nationalisme arabo-musulman.