Avec tout le talent qu'on lui reconnaît, la styliste Majda a ébloui l'assistance, en ce début de soirée printanier, avec la présentation de sa toute nouvelle collection. Une collection colorée qui a laissé dans son sillage un souffle d'été léger. Plus d'une quarantaine de tenues de haute couture ont été ainsi dévoilées aux nombreux présents par une dizaine de mannequins professionnels. Des tissus aux volumes généreux, des couleurs chatoyantes, des broderies raffinées, des découpes révolutionnaires, tels sont les maîtres-mots de cette nouvelle collection où le vêtement devient objet d'art à contempler sous toutes les coutures… Gardant le même esprit créatif, la styliste Majda a décliné des modèles modernes, s'adaptant à la femme d'aujourd'hui. Le défilé a été étrenné par une magnifique tenue composée d'un seroual plissé chergua, porté sous une robe longue avec des ouvertures sur les côtés. Suivront d'autres tenues, aussi chics les unes que les autres. Le défilé de mode en question a été scindé en quatre passages distincts, représentant les tenues traditionnelles qui caractérisent certaines régions d'Algérie. L'ouest du pays a été dignement représenté à travers la robe oranaise avec une découpe répondant à l'air du temps. Madja offre une « melhfa » plus moderne en mousseline de soie dotée d'un pantalon bouffant aladin par-dessus lequel est enfilée une jupe, le tout rehaussé d'une longue robe redingote. La tenue berbère se caractérise par des découpes modernes aux couleurs turquoises. En effet, les mannequins ont exhibé tantôt des jupes droites longues avec des fentes larges de part et d'autre des jambes, tantôt des pantalons enfilés sous des vestes larges trois-quart ou avec de jolis corsets aux motifs de bijoux berbères. Dans le registre Algérois, il a été donné à admirer, dans une mise en scène parfaite, des karakous et des kwiyets travaillés au fil d'or, portés sur des pantalons chalka et plissés ou encore des bedrounes. Les accessoires d'usage, tels que les foulards en f'toul, les bijoux en or ancien n'ont pas été omis. Fait novateur dans ce défilé, c'est que contrairement à l'incontournable robe blanche occidentale, Majda a clôturé son défilé de mode par la robe chaouie de couleur écrue. Majda nous confiera, en aparté, que le message de sa collection témoigne de la préservation de notre identité. « Nous ne sommes pas obligés de porter la robe blanche à la fin d'une cérémonie de mariage. Je me dis que c'est aussi bien qu'une mariée clôture sa ‘‘tesdira'' par la robe traditionnelle qui caractérise sa région. Il faut mettre en exergue ses tenues. Ce défilé est destiné à la femme algérienne très jeune, tenant à ses traditions », explique-t-elle fièrement. Pas de nœuds inutiles, de froufrous mal venus ou des bijoux en strass excessifs. Majda a opté pour des lignes des tenues fluides et graciles aux tons rosés. La broderie n'est là que pour souligner la structure du vêtement, accentuer l'asymétrie d'un décolleté ou d'une robe. « Je n'aime pas, indique-t-elle, relever mes tenues par une abondance de bijoux et d'accessoires. Je veux que la femme algérienne incarne la beauté personnifiée avec naturel. »