Fin, hier à Vienne, de la première journée de discussions des pays de l'Opep. Un peu prévisible : ils n'ont pas réussi à parvenir et à s'entendre sur les modalités d'une baisse de production fébrilement attendue par les marchés pour enrayer la chute des cours du pétrole, mais redoutée par le président américain Donald Trump. Une impasse. L'Opep peine à trouver un consensus. Après plusieurs heures de discussions entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, la surprise est créée par le ministre saoudien de l'Energie, Khaled Al Falih. Il s'est dit «pas confiant» quant à la capacité de l'Opep et de ses partenaires, dont la Russie, à parvenir cette semaine à Vienne à un accord de réduction de la production de pétrole. «Non, je ne suis pas confiant», a-t-il déclaré. Les négociations butaient sur la répartition des quotas de baisse de production entre les quatorze pays de l'organisation. La conférence de presse programmée à l'issue de la rencontre a été annulée. Un fait rare. Une autre rencontre est prévue aujourd'hui à Vienne entre les pays de l'Opep et leurs alliés, au premier rang desquels la Russie. Mais aussi pas beaucoup de choses à espérer. Les deux ensembles pèsent plus de la moitié de la production mondiale de brut. «Nous espérons qu'un accord pourra être trouvé demain (aujourd'hui Ndlr)», a déclaré le ministre irakien du Pétrole, Thamer AlGhadbane. L'Opep cherche à contrebalancer la chute des cours, qui ont accusé un recul de 30% ces deux derniers mois, mais doit s'accorder sur le volume de cette réduction et sur la clé de répartition de l'effort. «Nous recherchons une baisse suffisante pour équilibrer le marché», avait souligné le ministre saoudien avant le début de cette réunion. Le ministre Al Falih a plaidé pour une baisse de production d'un million de barils par jour. Mais ce niveau, inférieur aux attentes des marchés, a provoqué une nouvelle chute des cours dans les échanges européens, le baril de Brent passant même passagèrement sous les 60 dollars. Le ministre de l'Energie et de l'Industrie des Emirats arabes unis, et président de la conférence de l'Opep, Suhail Mohamed Al Mazrouei, a indiqué pour sa part que les pays membres de l'Organisation et leurs partenaires doivent concentrer leurs efforts communs sur le maintien du marché équilibré atteint en 2018. A rappeler que les membres de l'Opep avaient convenu, à l'issue de la 174e Conférence ministérielle de l'Organisation, tenue en juin dernier à Vienne, de limiter à 100% leur niveau de respect des engagements pris dans le cadre de l'accord de baisse, ramenant ainsi à une augmentation effective de 757 000 barils/jour.