«Le maintien du marché équilibré atteint en 2018, est l'objectif sur lequel doivent être concentrés les efforts communs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses partenaires», a déclaré, jeudi à Vienne, le ministre de l'Energie et de l'Industrie des Emirats arabes unis, et président de la conférence de l'Opep, Suhail Mohamed Al Mazrouei, lors de son discours lu à l'ouverture de la 175ème réunion de la Conférence de l'Opep, publié sur le site web de l'Organisation. Il a parlé de maintenir la stabilité et de s'assurer qu'il existe une base solide pour permettre à l'industrie de faire les investissements nécessaires pour continuer à satisfaire la demande future de pétrole. Il a estimé que l'Opep et ses partenaires doivent changer la stratégie adoptée en juin 2018. Les membres de l'Opep avaient convenu, à l'issue de la 174ème Conférence ministérielle de l'Organisation, tenue en juin dernier à Vienne, de limiter à 100% leur niveau de respect des engagements pris dans le cadre de l'accord de baisse, ramenant ainsi à une augmentation effective de 757.000 barils/jour. En mai 2018, il a été réalisé un taux de conformité de 152 % par rapport aux quotas mis dans l'accord (de la baisse). Les 52% de plus, soit 757.000 barils/jour qui n'ont pas été produits, devraient être repris à partir du 1er juillet. Suhail Mohamed Al Mazrouei a évoqué les perspectives qui laissent présager une croissance de l'offre supérieure aux besoins mondiaux attendus et des signes de ralentissement potentiel de la demande. Le Président de la Conférence de l'Opep a salué les réalisations des pays membres de l'Opep, ainsi que des producteurs non-membres de l'Organisation participant à la «Déclaration historique de coopération». Il a également tenu à saluer les efforts soutenus qu'ils ont déployés au cours des deux dernières années pour créer un marché mondial «équilibré», «stable» et «durable» du pétrole. Il a mis l'accent sur l'importance d'une Opep «coopérative», «agile» et «tournée vers l'avenir.» Les ministres de l'OPEP avaient repris vendredi leurs discussions à Vienne, espérant s'entendre sur une baisse de production de pétrole avant de rencontrer leurs alliés, dont la Russie - une alliance de 25 pays au total qui assure environ la moitié de l'offre mondiale -, pour débattre d'une possible baisse commune de leur production de pétrole afin d'enrayer la chute des cours observée depuis deux mois. Hier, selon une source de l'agence Sputnik, la Russie n'était pas prête à réduire sa production de pétrole de plus de 150.000 barils par jour dans le cadre de l'accord OPEP+ sur la baisse des extractions. La même source rappelle que le ministre de l'Énergie, Alexandre Novak, a déjà exprimé la position de Moscou à l'OPEP et au comité de suivi de l'OPEP+ responsable du respect de conditions de l'accord. Le principal argument de la partie russe est le fait qu'en période hivernale, il est difficile de réduire davantage la production de pétrole. Les signataires de l'accord Opep+ (les membres de l'Opep et 11 autres pays) avaient insisté pour que Moscou réduise sa production de 300.000 barils par jour, pour aboutir en somme à une réduction d'un million de barils par jour. La Russie n'a accepté que la moitié de cette réduction voulue par l'Opep dans le cadre d'un nouveau tour des discussions à Vienne. Dans le même temps, elle s'est dite prête à discuter d'autres conditions à l'avenir.