Ombres et lumières de Kabylie, c'est ce que propose l'artiste peintre Abdelkrim Tahar à travers une cinquantaine d'œuvres exposées à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Durant les quinze jours qu'a duré la manifestation, le public a eu à découvrir un « angle d'attaque » et une palette de couleurs traduisant un savoir-faire pictural façonné par une trentaine d'années d'exil en France. Ses passages dans les villes de l'Hexagone où il a animé une quinzaine d'expositions à Amiens, Marseille et Paris ont laissé bonne impression auprès des journalistes locaux en témoigne le volumineux press-book qu'il garde jalousement dans ses bagages. Les toiles sont répertoriées en six thèmes : scènes de vie, évènements tragiques qu'a vécu la Kabylie, les paysages, portraits, nus et nature morte. En somme, des tableaux sur lesquels il résume son don, retranscrit son attachement viscéral à sa région et y couche en même temps des sentiments mêlés de peines d'amour, d'émotions. Des états d'âmes en clair-obscur. « Je peints un peu de tout, des portraits de famille, des scènes de vie que je garde comme souvenirs, des images que je voyais dans la rue, la beauté des cours des anciennes maisons, le quotidien des femmes travaillant la laine (azetta), préparant le petit lait, arrangeant leur haïk (voile) etc. Comme vous le constatez, j'accorde une attention particulière au paysage auquel j'y tiens beaucoup dans mes œuvres. J'ai commencé par Tigzirt parce que c'est ma ville natale. J'ai élargi ma palette par la suite jusqu'à Alger, la Casbah et Tipaza, une ville que j'ai toujours adoré. J'ai aussi des tableaux sur la nature morte, les évènements tragiques qu'a vécu notre région et des portraits d'artistes qui ont marqué de leurs empreintes la culture algérienne », explique cet ingénieur de formation, qui a exercé en tant qu'enseignant de sciences au collège d'Ailly sur Ney (France). Pour Abdelkrim Tahar, la peinture est à la fois un moyen d'expression et un hobby qui lui permet de raconter artistiquement son monde.